Paris – le 31 aout 2023 – Alors que les travaux de préparation du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2024 sont en cours, toutes les fédérations hospitalières appellent de leurs vœux des mesures urgentes pour faire face au niveau d’inflation constaté en 2023, largement supérieur à celui pris en compte dans la campagne tarifaire.
La FHF (Fédération Hospitalière de France), la FHP (Fédération de l’Hospitalisation privée), la Fehap (Fédération des Établissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne Privés Solidaires), la Fnehad (Fédération Nationale des Établissements d’Hospitalisation à Domicile) et Unicancer sont extrêmement préoccupés par la situation budgétaire de leurs établissements, qui ne cesse de se dégrader.
Si toutes les fédérations expriment la nécessité d’une évolution importante des financements lors du prochain PLFSS, l’attribution de moyens supplémentaires est indispensable dès l’exercice 2023.
En effet, il s’avère que l’augmentation des prix à laquelle est confronté le secteur hospitalier depuis le début de l’année est beaucoup plus élevée que les prévisions ayant prévalu à la construction de l’ONDAM, en raison notamment de l’impact particulièrement important des coûts de l’énergie. Si la campagne tarifaire 2023 a intégré un financement de 0,8Md d’euros pour couvrir l’inflation, force est de constater que l’augmentation des prix à laquelle sont confrontés les établissements de santé de tous statuts depuis le début de l’année est beaucoup plus importante : une révision de l’ONDAM 2023 est nécessaire à hauteur de 1,5md€ pour couvrir le sous-financement des coûts liés à l’inflation pour l’ensemble des établissements de santé.
Les fédérations n’ignorent pas l’enjeu de la nécessaire maîtrise des dépenses publiques à laquelle le budget de la Sécurité sociale doit contribuer, et les fédérations hospitalières sauront être force de propositions en termes de pertinence des soins et de prévention. Il ne peut toutefois pas être fait abstraction des réalités de l’inflation et de la réévaluation des salaires des personnels pour la défense de leur pouvoir d’achat.
Enfin, les établissements de santé ont besoin de lisibilité dans la durée. C’est pourquoi le nouveau protocole pluriannuel de financement appelé par l’ensemble des fédérations hospitalières, dès 2024, devra inclure des modalités d’indexation en lien avec l’évolution de l’inflation, à l’instar des autres secteurs régulés par l’Etat. Piloter des établissements sans visibilité sur les moyens crée un climat d’incertitude préjudiciable pour le développement des projets et la transformation de l’offre de soins dans les territoires.
Arnaud Robinet, le président de la FHF, explique :
« Le rôle structurant des hôpitaux publics dans chaque territoire n’est plus à démontrer. Les mesures prises par le Gouvernement ces dernières années, ont marqué cette juste reconnaissance. Toutefois, leur situation budgétaire est particulièrement fragile : le déficit des hôpitaux publics a doublé entre 2019 et 2022 en raison de la pandémie, de l’inflation et des tensions sur les effectifs. Si la maitrise des dépenses publiques demeure indispensable – par la prévention, par la meilleure organisation des parcours de soins notamment – les hôpitaux publics ne peuvent pas assumer seuls le coût de l’inflation. L’enjeu est de préserver leur capacité à investir durablement ».
Lamine Gharbi, le président de la FHP, précise :
« La crise sanitaire puis plus récemment les tensions hospitalières estivales illustrent combien les synergies entre les établissements de santé publics et privés sont cruciales. Cet « esprit Covid » doit être préservé par la mobilisation de tous autour des missions au service des patients. Il nécessite la prise en compte réelle de l’inflation et la reconnaissance de l’ensemble des professionnels de santé de tous statuts, dans un contexte de pénurie en ressources humaines ».
Marie-Sophie Desaulle, la présidente de la Fehap, explique :
« Depuis la fin de la crise COVID, les établissements de santé privés solidaires ont démontré une capacité à assurer leurs missions de service public et contribuer à la permanence des prises en charge sur l’ensemble du territoire, particulièrement affectée par les tensions capacitaires et les difficultés en matière de ressources humaines. Déterminés à poursuivre cet effort, leur contribution doit être pour autant accompagnée par un juste financement de leurs charges, cohérent avec l’évolution des rémunérations, et des prix, au risque de leur pérennité ».
Jean-Yves Blay, le président d’Unicancer, précise :
« La coordination de l’ensemble des acteurs est essentielle dans le cadre de la prise en charge des cancers. Le soutien des établissements de santé tels que les CLCC est essentiel, compte-tenu de leurs plateaux techniques lourds, pour faire face à l’inflation. De même, la reconnaissance des professionnels est essentielle dans un contexte de tension sur les ressources humaines ».
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