Les établissements de santé font face à une inflation exceptionnelle de leurs coûts qui nécessite une campagne de financement spécifique et inédite.
En 2022, l’inflation a eu un impact sur les coûts d’exploitation du secteur privé de 650 millions dont 270 millions non financés et en 2023, l’impact prévu de l’inflation tous secteurs confondus, public et privé, devrait s’élever à 3,4 milliards (cf. étude FHP).
L’inflation des coûts d’exploitation, en 2022, des hôpitaux privés a été de +3.9%, un niveau supérieur d’un point à notre prévision de février de 2022 (+2.9%).
Les coûts dont la hausse a été la plus forte pour l’hospitalisation privée en 2022 sont ceux de :
- l’énergie avec une augmentation de 42%,
- la restauration +4.6%,
- la blanchisserie et le bionettoyage +3.8%,
- les loyers +3,1%.
Pour 2023, l’inflation brute des coûts du secteur privé est prévue à 5.3% avec une inflation de :
- l’énergie comprise entre 70% et 80%,
- la restauration de +9%,
- la blanchisserie et le bionettoyage de +10%,
- l’achat médicaux de près de 5%.
Avant même la rectification de l’ONDAM 2023 qui s’impose, la FHP appelle à une politique tarifaire ambitieuse et demande une hausse des tarifs significative dès à présent afin que les établissements ne se trouvent pas rapidement confrontés aux plus graves difficultés financières.
Pour le MCO, la FHP demande une hausse des tarifs GHS (Groupe Homogène de Séjours) hors séances de +4,7% (hors IFAQ), dont 2,1 % de rebasage des financements 2022 et 2,6% de ressources nouvelles 2023. En SMR, la FHP demande une hausse de 2,81% correspondant à l’évolution tendancielle de l’ODSSR (Objectif de Dépenses SSR) et au coût de la réforme. En Psy, la demande est d’1% d’évolution tendancielle de l’OD PSY (Objectif de Dépenses psy) hors la nécessaire prise en compte des effets de champs.
Ces financements s’entendent hors mesures complémentaires destinées à compenser en totalité l’inflation et hors nouvelles augmentations salariales en 2023.
L’ONDAM 2023 voté en LFSS ne prend en compte le financement de l’inflation qu’à hauteur de 2,1 milliards. L’effet de la hausse des coûts est donc supérieur d’au moins 1,3 milliard aux marges conférées par l’ONDAM, ce qui rend une révision de ce dernier indispensable et urgente.
Un ONDAM rectifié est nécessaire dès le premier semestre 2023 !
Sur le montant global indispensable pour une révision de l’ONDAM compensant les effets de l’inflation, soit au moins 1,3 milliard, une quote-part de plus de 500 millions devra bénéficier à l’hospitalisation privée compte-tenu du poids respectif des secteurs public et privé et de leurs structures de coûts relatives.
Ces montants ne comprennent pas le coût d’accompagnement par l’État des mesures qui permettront de revaloriser les rémunérations de nos salariés afin de maintenir leur pouvoir d’achat impacté par l’inflation.
« Le financement des établissements hospitaliers, tel qu’il est prévu à ce jour, équivaut à un plan d’économie majeur alors que les établissements subissent de plein fouet les effets de l’inflation » explique Lamine Gharbi, le président de la FHP. « C’était déjà le cas l’année dernière avec une augmentation insuffisante des tarifs, la retenue de la moitié du coefficient prudentiel et une enveloppe qui ne suffisait pas à compenser le coût de d’inflation. Au final, tout cela correspondait à une campagne tarifaire négative. Vouloir réaliser des économies sur la santé, en période d’après-crise, n’est pas une politique responsable. L’enjeu est de continuer à être au rendez-vous des missions que nous accomplissons au service des patients ».
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