Paris – le 8 novembre2023
Pour le deuxième jour d’examen du projet de loi immigration/intégration, le Sénat a supprimé hier l’Aide Médicale d’Etat (AME), qui permet aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d’un accès aux soins.
La suppression de l’AME (remplacée par l’AMU, Aide Médicale d’urgence recentrée sur les maladies graves) a été adoptée par 200 voix contre 136.
A ce jour, l’Aide Médicale d’Etat, qui concerne quelques 320 000 personnes par an, prend en charge à 100% la plupart des frais médicaux et hospitaliers dans la limite des tarifs de la sécurité sociale pour les étrangers en situation irrégulière.
Au-delà des enjeux politiques et moraux, il s’agit pour le président de la FHP, Lamine Gharbi, d’une décision qui va à rebours des enjeux de santé publique. Les personnes étrangères en situation irrégulière cumulent souvent une situation de précarité et une exposition plus grande aux maladies, notamment les maladies infectieuses : les soigner et les protéger est donc important et se fait au bénéfice de tous. Notre système de santé doit être fondé sur des approches beaucoup plus préventives, qui profitent à l’ensemble de la population. Une prise en charge précoce des maladies est également la plus pertinente sur le plan économique.
Lamine Gharbi, plaide donc pour le maintien de l’AME et appelle les députés à rétablir ce dispositif lors de leur examen du texte qui débutera le 11 décembre : « Protéger la santé des plus vulnérables, c’est protéger l’ensemble des populations. Au-delà du devoir d’humanité, c’est un enjeu majeur de santé publique. Les hôpitaux et cliniques privés prennent en charge 20% des patients titulaires de l’Aide Médicale d’Etat, de la complémentaire santé solidaire, et de la PUMA. Je suis favorable au maintien de l’AME car nous sommes, avant tout, des acteurs de santé soucieux de notre responsabilité. »
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