Paris, le 16 avril 2025
La Fédération de l’Hospitalisation Privée (FHP) exprime son soutien à l’ensemble des organisations syndicales mobilisées contre la proposition de loi visant à lutter contre les déserts médicaux, dite « PPL Garot », dont la mesure phare consiste à soumettre l’installation des médecins à autorisation.
Si le constat sur les difficultés d’accès aux soins est partagé, les solutions proposées au travers de cette PPL ne répondent pas à la réalité de la pénurie médicale, et pourraient au contraire aggraver les tensions déjà existantes dans les territoires.
En limitant les installations dans les zones dites « suffisamment dotées », le texte risque de figer le nombre de médecins sur une large partie du territoire, y compris dans des villes moyennes et grandes où la demande reste pourtant forte. Pour les établissements de santé privés, et particulièrement en chirurgie, cela pourrait empêcher le renforcement des équipes médicales nécessaires à la qualité des prises en charge. La chirurgie, plus encore que d’autres spécialités, repose sur la répétition des actes, sur des volumes significatifs, et sur des équipes structurées autour de seuils d’activité. Empêcher ces dynamiques revient à compromettre les conditions mêmes de la qualité pour les patients.
Par ailleurs, la FHP alerte sur la bureaucratisation croissante de l’exercice libéral. Introduire un mécanisme d’autorisation à l’installation, c’est ajouter une contrainte supplémentaire, en contradiction totale avec les objectifs de simplification et de fluidification des parcours que l’ensemble des acteurs de santé appellent de leurs vœux.
La coercition n’est pas une réponse à la pénurie de ressources humaines en santé. Elle risque au contraire d’accélérer la désaffection pour la médecine libérale, en détournant les jeunes praticiens vers d’autres formes d’exercice, voire vers d’autres pays. Ce serait un signal négatif pour toute une génération de professionnels que notre système de santé ne peut se permettre de perdre.
La FHP appelle à privilégier une approche structurée, fondée sur des leviers concrets : agir sur la formation, en augmentant le nombre de places en médecine, en élargissant le maillage universitaire notamment dans les territoires en tension, en valorisant les maîtres de stage, et en réalisant un meilleur accompagnement des jeunes médecins tout au long de leur parcours. En parallèle, il est indispensable de libérer du temps médical, en soutenant le développement des assistants médicaux, en fluidifiant les parcours grâce au numérique et à la coopération entre professionnels, et en simplifiant les tâches administratives pour recentrer les médecins sur le soin. C’est en soutenant, et non en contraignant, que nous pourrons bâtir collectivement une réponse durable à la crise de l’accès aux soins.
« La pénurie médicale ne se résoudra pas en restreignant la liberté d’installation, mais en agissant sur l’attractivité des territoires, la formation des professionnels et la simplification des conditions d’exercice. Recourir à des mesures coercitives, comme le propose la PPL Garot, c’est faire fi des enseignements de la crise sanitaire, qui a démontré que seule la confiance et la responsabilisation des acteurs permettent de tenir. La santé ne peut se gouverner durablement par la contrainte : elle se construit dans le dialogue, le respect des engagements mutuels et la volonté partagée d’agir pour l’intérêt des patients », conclut Lamine Gharbi, président de la FHP.
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