Paris, le 16 juillet 2025
La Fédération de l’Hospitalisation Privée (FHP) prend acte des annonces du Premier ministre François Bayrou visant à contenir la progression des dépenses de santé à hauteur de cinq milliards d’euros dès 2026. Si la nécessité de redresser les comptes sociaux est pleinement entendue, le défaut d’approche systémique interpelle, quand des mesures comptables annuelles ne peuvent que cristalliser des difficultés structurelles coûteuses. Nous déplorons que les propositions concrètes et responsables des acteurs de santé, notamment portées dans le cadre des différents rapports publiés ces dernières semaines, n’aient pas alimenté les annonces autour des enjeux de qualité, de pertinence, d’évaluation des politiques publiques ou d’organisation de l’offre.
Des trajectoires éparses sont posées sans qu’aucune distinction ne soit faite entre bonne et mauvaise dépense. Pour l’ensemble des acteurs de santé, il ne s’agit pas seulement de réduire la dépense, mais de mieux la piloter. Or, les annonces faites ne répondent que très imparfaitement à cet impératif, tandis que les leviers structurels, eux, demeurent ignorés. Pourtant, en quelques semaines, trois rapports – HCAAM, MEDEF et CNAM – ont formulé des propositions concrètes de réformes, alliant efficience économique génératrice d’économies substantielles et maintien, voire amélioration, de la qualité des soins prodigués aux patients. Ces contributions doivent servir de base à une transformation de notre système de santé, à condition de les considérer pleinement dans la définition des politiques publiques.
Nous savons parfaitement ce que signifie une année blanche pour tous les établissements de santé, et ce, quel que soit le statut : une baisse mécanique des tarifs, et une cristallisation des difficultés devenues structurelles de l’offre hospitalière. Un tel scénario est inconcevable, parce qu’il induirait très directement des fermetures de services et une dégradation de l’accès aux soins.
Nous avons exprimé des idées concrètes pour bien soigner les Français, préserver l’accès aux soins et générer des économies pour les finances publiques. Mais cela exige des choix responsables, plutôt que des mesures qui portent des risques de fragilisation du modèle social.
La FHP reste attentive aux précisions attendues sur les annonces faites : que celles-ci viennent apporter des orientations sur les mécanismes de transformation de l’offre, sur l’investissement dans la prévention, sur la simplification des normes, sur la qualité, la pertinence ou l’innovation. Autant de sujets structurants qui se doivent d’être au cœur d’une stratégie de moyen terme.
« L’hospitalisation privée est prête à contribuer à l’effort collectif et fait des propositions très concrètes en ce sens, mais elle ne saurait accepter que des tarifs négatifs soient appliqués aux établissements de santé au détriment de leurs missions, dans un contexte où notre système de santé va mal et où les enjeux de réponse aux besoins de soins et d’accès aux soins sont cruciaux. Il est temps de construire, avec les acteurs de terrain que nous sommes, une vision ambitieuse et réaliste de notre système de santé, et nous nous tenons à la disposition du Premier ministre et des ministres de la Santé pour ce faire », déclare Lamine Gharbi, président de la FHP.
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