Paris, le 14 novembre 2025

Alors que le PLFSS 2026 arrive au Sénat, la FHP salue le signal budgétaire envoyé par l’Assemblée nationale avec l’adoption du complément de financement de 850 M€ pour les hôpitaux publics et privés. Elle appelle les sénatrices et sénateurs à inscrire pleinement l’efficience dans l’analyse du texte et à redonner de la cohérence aux choix budgétaires. Cela est d’autant plus crucial que les établissements de santé privés assurent 35 % de l’activité hospitalière, pour seulement 18 % des financements.

Ce supplément de crédits permet d’éloigner provisoirement la perspective de tarifs hospitaliers négatifs. Désormais ces financements supplémentaires doivent bénéficier à l’ensemble des établissements de santé, quels que soient leurs statuts, dans une logique d’équité et d’efficience, avec pour finalité un meilleur accès aux soins et une amélioration concrète du service rendu aux patients.

La FHP a vu deux propositions essentielles qu’elle portait être adoptées : la fin du double paiement des actes libéraux à l’hôpital public, une mesure d’efficience incontournable ; et le retour à une consultation formelle des fédérations hospitalières sur les dotations régionales. En revanche, le rejet en séance de l’amendement sur la transparence du FIR, adopté en commission, ainsi que l’irrecevabilité de l’amendement sur une loi de programmation en santé, interrogent sur la volonté réelle d’une gouvernance ouverte et d’une vision de long terme.

Plusieurs dispositions du texte actuel nuisent directement à l’accès aux soins :
– la remise en cause du financement de l’innovation thérapeutique, pour l’essentiel en cardiologie et cancérologie (stents, anticancéreux, etc.) au nom d’économies brutales et non documentées
– la remise en cause des coopérations public/privé formalisées et validées par les ARS, pourtant essentielle pour maintenir une offre dans les zones sous-dotées
– la restriction de gestion des centres de soins non programmés aux seuls professionnels de santé, au risque de faire disparaître des structures hospitalières existantes, comme celles de la FHP, qui accueillent chaque année plus d’un million de patients.

Le PLFSS entretient une confusion dangereuse entre efficience et austérité : il continue de financer des lits fermés ou des activités non réalisées (près de 3 Mds€ pour la PSY et le SMR), tout en sous-finançant des pans entiers de l’offre de soins – maternités, SMR, psychiatrie, cancérologie – pourtant indispensables pour les territoires. L’efficience réelle suppose de soutenir les structures qui prennent effectivement en charge les patients et d’investir là où les besoins sont avérés.

Par ailleurs, une menace grandissante pèse sur l’exercice médical des médecins. La remise en cause de l’approche conventionnelle – voire un déni pur et simple de celle-ci – fait fi des derniers accords conclus et engendre une rupture de confiance dans la parole de l’État. Elle fragilise profondément l’équilibre de la médecine libérale, pilier fondamental de notre système de santé. Nous devrions encourager et fortifier la médecine libérale au lieu de la stigmatiser. C’est tout de même cette même médecine libérale qui prend en charge chaque jour 95% de nos concitoyens.

« La rallonge budgétaire votée par l’Assemblée nationale est un signal que nous apprécions, dans un contexte de fortes tensions pour les établissements de santé, et qui permet d’écarter, pour l’instant, le spectre de tarifs négatifs. Nous plaçons désormais toute notre confiance dans les sénatrices et les sénateurs, dont nous connaissons le sens des responsabilités, pour faire vivre dans le débat parlementaire une vraie logique d’efficience. L’efficience, ce n’est pas une mécanique punitive, c’est une exigence de service rendu, de pertinence des parcours, de qualité des soins, et d’allocation juste des ressources. Notre système de santé mérite que chaque euro serve la qualité, l’innovation et l’accès aux soins.» déclare Lamine Gharbi, président de la FHP.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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