19 juillet 2023
Cancer du sein : une nouvelle technique de repérage préopératoire
La prise en charge des pathologies du sein ayant beaucoup évolué dans les domaines de prévention et de traitements, les chirurgiens sont amenés pour la majorité des patientes à opérer des lésions (tumeurs bénignes ou malignes) non palpables.

La prise en charge des pathologies du sein ayant beaucoup évolué dans les domaines de prévention et de traitements, les chirurgiens sont amenés pour la majorité des patientes à opérer des lésions (tumeurs bénignes ou malignes) non palpables. Une indication de chirurgie conservatrice peut alors être posée, c’est-à-dire enlever la partie malade et une « couronne » de tissus normal, en conservant le sein. Pour rendre cela possible, le chirurgien travaille en collaboration étroite avec le radiologue qui va repérer la tumeur avant l’opération, pour obtenir un ciblage précis le guidant vers la zone à enlever. Ce repérage était jusqu’à présent réalisé très souvent avec une aiguille et un fil métallique relié à la lésion et ressortant du sein. Son positionnement est vérifié en mammographie, un pansement doit couvrir le fil et rester en place jusqu’à l’opération, la plupart du temps le jour même, ou le lendemain. 

Depuis peu, une technique innovante a été adoptée pour ce repérage préopératoire, par le Dr Isabelle Pirlet, chirurgien général et le Dr Ignace De Schrijver, radiologue à la Clinique de Flandre. Le repérage se fait par un petit clip métallique plus petit qu’un grain de riz qui est mis en place sous anesthésie locale par les radiologues dans la lésion et qui peut être détecté précisément par le chirurgien au bloc opératoire grâce à une sonde ferromagnétique.  

La Clinique de Flandre est le premier établissement de la région et le premier du groupe Elsan à se doter de cette technologie. 

Du point de vue des radiologues, la technique présente plusieurs avantages par rapport au fil métallique : le geste est moins invasif, sa manipulation est plus simple, et la mammographie de contrôle de la position du repère est facilitée. Le clip ne peut pas bouger une fois en place (mouvements de la patiente, décollement du pansement). 

Du point de vue du chirurgien, le guidage vers la zone à opérer est amélioré. La sonde de détection permet une orientation dans les 3 dimensions, grâce à des mesures d’angles et de distances en temps réel très précises. Bien entendu, il ne reste pas en place, puisqu’il est au centre de la partie enlevée. 

Pour les patientes, il représente un avantage certain en termes de confort lors de sa mise en place (procédure simple et rapide, pas de fil, pas de pansement) mais aussi dans leur parcours.  

Il ne doit pas obligatoirement être placé immédiatement avant la chirurgie. Il peut être mis en place plusieurs jours, semaines, voire mois à l’avance. La patiente ne le sent pas. Les plannings des chirurgiens et des radiologues sont plus facilement adaptés et toutes les patientes ne doivent plus forcément arriver très tôt le matin de leur opération. Cela facilitera aussi l’organisation des services d’hospitalisation. 

Les patientes qui doivent débuter leur prise en charge par un traitement néoadjuvant de chimiothérapie ou d’hormonothérapie ont le plus souvent en début de traitement un premier repère radiologique pour garder une cible exacte en cas de disparition clinique et radiologique de la tumeur. Jusqu’ici, il s’agissait d’un premier clip, suivi d’un fil métallique préopératoire. Le clip magnétique peut maintenant être mis en place dès le début, et servir de repère le jour de l’opération.  

Suite aux artéfacts du champ magnétique de l’IRM en regard du clip, une éventuelle IRM mammaire dans le cadre du bilan d’extension doit être réalisée avant la mise en place du clip. C’est pourquoi le clip est mis après discussion du dossier de la patiente en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP). Le clip est compatible avec l’IRM et ne gêne aucun autre examen IRM. 

L’idée est d’améliorer la prise en charge des patientes tant d’un point de vue technologique que sur le plan de leur confort et de celui des soignants.  

Le seul inconvénient étant le coût de ce dispositif, dont le prix unitaire est d’environ 200 euros, non pris en charge par la sécurité sociale. Auquel il faut ajouter la sonde de détection. Ne voulant pas faire porter ce coût aux patientes, l’’obstacle du financement a pu être surmonté grâce à la collaboration des praticiens, du laboratoire (EDIMEX) et de la clinique, en partenariat avec le service d’oncologie.  

 

Un bel exemple de collaboration multidisciplinaire au service d’une amélioration de la qualité de la prise en charge de nos patientes… 

Copyright : @elsan 

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