Après un interminable marathon législatif, la France s’est enfin dotée d’un budget de la Sécurité Sociale. Par esprit de responsabilité, les sénateurs, bien que préoccupés par l’ampleur des déficits, n’ont pas souhaité prolonger davantage les débats : le vote conforme permet donc l’adoption définitive d’un PLFSS 2025 qui témoigne d’une prise en compte des difficultés des établissements de santé, et rassérène un peu les acteurs en quête de visibilité sur leur devenir. Tout en donnant quelques gages supplémentaires de stabilité politique…
Les fondations étant posées, tout reste à construire, avec une pose rapide de première pierre sur les chantiers de la formation, de la pluriannualité, de l’efficience ou encore de la simplification… « Il faut transformer le système de santé, avec les soignants, dans un climat de confiance, en leur redonnant une perspective » : ces propos du ministre de la Santé dans le Figaro dressent pour 2025 le cadre d’action.
Pour les établissements de santé, tous les regards sont à présent tournés vers la prochaine campagne fixant leurs tarifs. Les femmes et les hommes de l’hospitalisation privée conservent de la campagne 2024 le souvenir douloureux d’une absence de considération de leurs missions, traduite par un différentiel public-privé rarement égalé. Mais demain est un autre jour, et seule une allocation équilibrée et équitable des ressources entre les établissements de tous statuts permettra de conforter leur complémentarité pour l’accès aux soins.
Chaque année, le Centre d’étude de la vie politique de Sciences Po publie son « baromètre de la confiance », et l’édition 2025 vient de sortir. En dépit d’un état d’esprit des Français passablement morose, il est intéressant de noter que les établissements de santé arrivent en 5e position sur 21 dans le classement des niveaux de confiance des organisations : ils y sont crédités de 76% de confiance (après l’artisanat, la science, les PME et la gendarmerie) ! C’est un beau score, dont il convient chaque jour de se montrer à la hauteur, dans un environnement global qui doit créer les conditions les plus propices pour soigner, pour prévenir et pour innover.
Lamine Gharbi