Paris – le 12 octobre 2023
Les médecins libéraux et les établissements de santé privés contribuent aujourd’hui largement à la mission de service public de permanence des soins en établissement de santé. Ils réaffirment leur volonté d’y contribuer davantage sous réserve d’être justement rétribués.
Pour autant, et sur de nombreux territoires, les médecins libéraux ne sont pas rémunérés pour les gardes et astreintes qu’ils réalisent. Ce défaut de financement est vécu comme un manque de reconnaissance de l’implication des professionnels de santé dans la prise en charge de nos concitoyens.
Ce sentiment est renforcé par un ensemble de mesures catégorielles laissant de côté les professionnels des établissements de santé privés, comme si les infirmiers de n’importe quel service d’urgence de France n’exerçaient pas le même métier, avec les mêmes contraintes.
La crise sanitaire a fait la démonstration de l’utilité de chacun et de tous dans le fonctionnement du système de santé ainsi que de la nécessité de sortir de logiques uniquement comptables en matière de santé. Or, le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 acte un véritable retour en arrière par rapport à « l’esprit covid ».
En effet, les budgets prévus ne permettent pas aux hôpitaux privés de faire face à l’augmentation des coûts liée à l’inflation : dans le secteur privé, un tiers des cliniques est en déficit et la moitié d’entre elles le seront dès le début de l’année prochaine en l’absence de mesures correctrices urgentes.
Le risque de déstabilisation de l’offre de soins est grand alors qu’établissements de santé privés et médecins libéraux participent au niveau des territoires à la prise en charge de tous les Français et constituent parfois l’offre la plus accessible : plus de 55 millions de français habitent à moins de 30 minutes d’un établissement de santé privé ; dans certains territoires en tension (Essonne, Seine-Saint-Denis, Val-d’Oise, Yvelines), l’offre privée représente plus de 50 % des prises en charge en MCO.
Lamine Gharbi, le président de la FHP, explique : « Il y a de fortes tensions sur la démographie médicale libérale en France et ceux qui exercent ne bénéficient pas de la reconnaissance qu’ils méritent. Il appartient au gouvernement d’investir pour rendre de nouveau attractifs les métiers de la santé. L’enjeu est la qualité de la prise en charge des Français ainsi que leur possibilité d’accès aux soins dans tous les territoires. C’est la responsabilité de l’Etat de prendre aujourd’hui les mesures qui s’imposent en dégageant d’urgence des moyens supplémentaires au bénéfice de la santé des citoyens. Cet appel concerne le secteur de la médecine libérale, à la veille de son mouvement de protestation, comme le secteur de l’hospitalisation ».
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