Paris, le 17 avril 2024

Dans un avis publié le 15 avril dernier, le Comité d’alerte sur l’évolution des dépenses d’assurance maladie exprime sa préoccupation majeure sur l’aggravation du déficit des hôpitaux publics, évoquant « un point de fuite qui s’élargit », et cela en dépit de la hausse des dotations versées. Le déficit de l’hôpital public, d’un montant d’un milliard d’euros en 2022, pourrait être bientôt multiplié par deux.

Face à cette situation, le Comité laisse transparaitre son incompréhension face à la « sous-activité récurrente » des établissements de santé publics, et demande des explications. Il enjoint le Gouvernement à ne pas se contenter d’accorder rallonge sur rallonge budgétaires, mais à prendre enfin les mesures destinées à résorber ce déficit croissant.

Cela fait des mois que la Fédération de l’Hospitalisation Privée alerte sur ce pilotage délétère, qui consiste à surfinancer la sous-activité et qui, contre toute logique, pénalise les établissements de santé privés qui ont un niveau d’activité plus dynamique, en réponse aux besoins de santé des populations. La meilleure illustration de ce dynamisme est la contribution substantielle des hôpitaux et cliniques privés au rattrapage des soins après la crise sanitaire : 400 000 actes en 2022 et 2024.

« Soigner moins pour gagner plus » ne peut tenir lieu plus longtemps de ligne directrice des décisions prises par le ministère de la Santé. Dans une période de forte contrainte budgétaire, il est incompréhensible de discriminer les acteurs de santé qui concilient un niveau d’activité soutenu au service des patients, et une efficience avérée. Rappelons que l’hospitalisation privée réalise 35% de l’activité hospitalière en France, en « dépensant » seulement 18% des ressources de l’assurance maladie.

Pour Lamine Gharbi, Président de la FHP :

Plus de deux milliards d’euros ont été accordés aux hôpitaux publics en 2023 pour ne pas travailler. Cet avis du Comité d’alerte est limpide car il souligne en creux tous les dysfonctionnements que nous ne cessons de dénoncer : des colmatages à coups de dotations, sans aucune vision ni mesures fermes pour enrayer les dérapages budgétaires à l’hôpital public, et ne servant qu’à enfoncer un peu plus ce dernier dans ses difficultés ; et pendant ce temps, en récompense de nos efforts et de l’engagement des professionnels de santé du privé, des tarifs catastrophiques alloués à notre secteur et une discrimination constante concernant les revalorisations salariales de nos soignants. Les Françaises et les Français doivent avoir conscience de ce qui se passe, et qui est totalement à rebours de la réponse à leurs besoins de soins.  

CONTACT PRESSE : Nathalie JARRY, Directrice de la Communication • nathalie.jarry@fhp.fr • 06 60 85 96 33

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