Paris – le 21 mars 2024

Face à l’argument insensé de tarifs différenciés pour l’hôpital public et l’hôpital privé, la FHP alerte sur une dérive qui ne peut conduire qu’à une détérioration rapide de la prise en charge des patients. L’hospitalisation publique ferait-elle l’apologie du « gagner plus pour soigner moins », ce qui serait pour le moins préjudiciable à la santé des Françaises et des Français ?

Cette demande est offensante au regard du rôle indispensable de l’hôpital privé dans la prise en charge des patients mais aussi de son usage vertueux des dotations publiques.

Pour rappel, les 1 030 cliniques et hôpitaux privés et les 190 000 professionnels de santé prennent en charge 9 millions de patients, soit 35% de l’activité hospitalière en France, avec seulement 26% de l’offre et 18% des financements publics. La contribution de l’hospitalisation privée a aussi été déterminante dans la gestion de la crise sanitaire et la résorption de la dette de soins accumulée durant cette période. Cela représente en tout 400 000 prises en charge supplémentaires entre 2021 et 2023.

Cela signifie que l’hospitalisation privée soigne au-delà des objectifs qui lui sont fixés, pour un coût moindre pour l’État. Et c’est cela qu’il faudrait sanctionner ! Ce d’autant que l’Etat a donné une enveloppe complémentaire de 470 millions aux seuls hôpitaux publics pour une activité qui, par construction, n’a pas été réalisée et alors même qu’ils bénéficient déjà d’une garantie de financement. Être payé pour ne pas travailler est-il en passe de devenir la nouvelle norme ?

Cette demande est aussi déplacée alors que l’hospitalisation privée joue un rôle indispensable pour répondre aux besoins en période tendue. La Cour des Comptes a ainsi souligné une mobilisation supérieure du secteur privé lors des fêtes de fin d’année et une sollicitation importante des établissements privés les samedis et dimanches, lorsqu’ils sont autorisés à accueillir des urgences.

Il est incompréhensible de demander une réduction de l’activité des établissements privés, alors qu’en pratique, le secteur public s’appuie très souvent sur eux pour assurer la continuité des soins sur de nombreux territoires.

La FHP tient à rappeler de manière forte aux pouvoirs publics la nécessité de considérer l’hôpital public et l’hôpital privé comme des composantes complémentaires de notre système de santé, comme le demande d’ailleurs la Cour des Comptes. Les Français méritent mieux que ces querelles, quand leur seule préoccupation est d’être bien soignés.

Les mêmes droits impliquent les mêmes devoirs, les mêmes responsabilités, la même reconnaissance.

C’est pourquoi la FHP exige une fois de plus de bénéficier d’une véritable équité de traitement sur les tarifs, les volumes, les coefficients prudentiels et la rémunération des professionnels. 

 

CONTACT PRESSE : Nathalie JARRY, Directrice de la Communication • nathalie.jarry@fhp.fr • 06 60 85 96 33

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