Les Français font preuve de responsabilité face à la situation économique de notre pays : une récente étude d’opinion pour « Le Point » montre que leur inquiétude est grande sur le niveau de la dette publique, même si le degré d’inquiétude varie en fonction de la sensibilité politique. Toutefois, quand on leur demande quel est le secteur qui nécessite prioritairement « une augmentation des dépenses », c’est la santé qui arrive en tête (28%), devant l’éducation nationale (23%) et la sécurité (16%).
Le Rapporteur général du budget de la Sécurité Sociale, Yannick Neuder, le dit avec clarté : si faire des économies est une nécessité, cela ne doit pas se faire « sur le dos des Français », mais « en gagnant en efficience ». Plutôt que le rabot de Bercy, « qui cherche à faire entrer des carrés dans des ronds », des réformes structurelles doivent être engagées, permettant de soigner les patients « aussi bien, voire mieux, avec pas forcément plus d’argent ». Le député porte aussi avec détermination la vision pluriannuelle en santé.
Nous sommes, acteurs de l’hospitalisation privée, parfaitement alignés avec cette philosophie d’action, et toutes les propositions que nous avons faites dans le cadre des débats du PLFSS 2025 en témoignent. Merci aux parlementaires qui leur accordent une écoute attentive. Quand nous appelons à la revalorisation salariale des professionnels de santé de notre secteur ; quand nous demandons que les réformes de la psychiatrie ou des soins médicaux et de réadaptation financent les activités nouvelles ; quand nous défendons une pluriannualité des ressources propices à l’investissement ; quand nous prônons un Service Public de Santé rénové : c’est encore et toujours au bénéfice des patientes et des patients, en faveur d’un meilleur accès aux soins, de la fluidité des parcours, de la coopération et de l’innovation.
Interrogés sur les sujets qui les préoccupent le plus, la santé arrive en tête dans le sondage Ipsos publié hier, avec 40%, soit trois points de plus qu’en 2023. Elle devance même le pouvoir d’achat, en tête l’an dernier. Un Français sur deux pointe « un difficile accès aux soins », avec des inégalités géographiques et des inégalités sociales corrélées. Une donnée édifiante : les hommes parmi les 5% les plus aisés vivent treize ans de plus que les 5% des hommes les plus pauvres, et l’écart est de huit ans chez les femmes. Comment peut-on encore accepter cela ?
Dans un tel contexte, avec des attentes aussi pressantes de la société, la santé ne saurait en aucun cas être sacrifiée. Les propositions concrètes d’efficience formulées par les acteurs de santé, conciliant économies et amélioration des soins, doivent être entendues. Pour les cliniques et hôpitaux privés, le cap est clair : être plus que jamais au cœur des missions de service public, pour l’accès aux soins et œuvrant à l’accueil inconditionnel de tous.
Lamine Gharbi