Après son passage en Commission, c’est à présent dans l’hémicycle que le PLFSS 2025 fait l’objet de débats enflammés. Je tiens à dire que les parlementaires, à commencer par le Rapporteur général du texte, se montrent particulièrement sensibles aux difficultés des acteurs de santé, dont les établissements, et tout aussi clairs sur la nécessité de ne pas faire peser sur les patients les conséquences de réformes structurelles trop longtemps différées.
Dans un contexte de déficit abyssal de la Sécurité sociale, nous vivons un moment très particulier : au-delà des divergences politiques, chacun convient que nous arrivons au bout d’une logique de rabot court-termiste, et qu’il convient de tout remettre à plat.
Car l’absence de souffle et de perspectives conduit fatalement à des arbitrages contrevenant au plus élémentaire bon sens. Tel est le cas du tour de passe-passe conduisant à amputer les crédits alloués au monde hospitalier au profit du comblement des déficits de la Caisse de retraite des fonctionnaires territoriaux hospitaliers… « Un point de blocage », a dit fermement Yannick Neuder.
Cette décision est emblématique de dysfonctionnements profonds qui appellent la responsabilité collective et un véritable sursaut politique autour des enjeux d’efficience, de prévention, de pluriannualité. Sur ce dernier point, nous apprécions à sa juste valeur l’adoption en Commission des affaires sociales, de deux amendements portant le Protocole de pluriannualité de ressources entre l’Etat et les fédérations hospitalières.
Nous espérons que ces deux amendements, inspirés des propositions faites par les fédérations elles-mêmes, pourront prospérer. En effet, la philosophie qui inspire cette contractualisation est en soi une réponse aux maux dont nous souffrons : une vision de long terme et une confiance bâtie autour d’engagements réciproques, conciliant efficience et amélioration de la prise en charge des patients.
En cela, le Protocole est un « laboratoire » de bonnes pratiques qui doit être mis en œuvre sans plus de procrastination, et nous remercions la Représentation nationale de l’appuyer, et d’appuyer la pluriannualité en santé, avec tant de conviction.
Lamine Gharbi