La fierté : tel est le mot d’ordre de la mobilisation à laquelle appelle le Medef le 13 octobre prochain et intitulée « Faisons gagner la France ». Fierté de créer des emplois, de contribuer à l’attractivité d’un territoire, de valoriser l’esprit d’entreprenariat, de prendre le risque d’innover.
A l’évidence nous pouvons, au sein de l’hospitalisation privée, largement nous reconnaitre dans cette philosophie d’action, au service de nos missions de soin ; et souscrire également à la nécessité d’exercer ces missions dans un cadre qui desserre le carcan des normes pour privilégier la fluidité de la réponse aux besoins des populations. Le manifeste du Medef préconise « moins de contraintes, plus de confiance » : cela reste trop souvent un vœu pieux en santé.
« Ne dressons pas les uns contre les autres », prône encore le manifeste. Dans le domaine de la santé, nous ne cessons d’appeler à la création d’un véritable service territorial de santé au public, favorisant la collaboration entre tous les acteurs en dehors de toute représentation doctrinaire : « stoppons la stigmatisation » et reconnaissons celles et ceux qui créent de la valeur, servent l’intérêt général et participent à la cohésion sociale.
Aujourd’hui, la pleine expression de la fierté d’être au service de l’intérêt général est toutefois entravée par une dure réalité : les réformes qui seraient vraiment salutaires et de nature à sortir notre système de santé de l’ornière, ne sont pas portées. Loi de programmation et pluriannualité, renforcement de la culture de qualité et de pertinence et transparence des indicateurs, leviers d’efficience pour dépenser mieux… tout ceci pâtit d’un manque de volontarisme politique.
D’ici 2027, nous n’avons pas besoin d’une nouvelle idée de génie sortie du chapeau ou d’échelon de complexité supplémentaire : tous les rapports, les constats et les voies d’amélioration sont d’ores et déjà sur la table. Les débats du PLFSS, en dépit des limites de l’outil, doivent porter cet impératif d’être dans l’action, et aussi dans la concertation avec les acteurs sur le volet « économies », pour privilégier l’efficience. C’est le message que nous porterons lors des nombreuses auditions parlementaires à venir.
Lamine Gharbi