21 novembre 2025
Édito de Lamine Gharbi (Président de la FHP) – La santé en campagne
Alors que se déroulait cette semaine le 107e Congrès des Maires, la confiance que les citoyens mettent dans leurs édiles municipaux ne se dément pas. Dans le chaos actuel, et même s’ils pâtissent quelque peu des soubresauts nationaux, ils demeurent d’indéniables facteurs de stabilité.

Alors que se déroulait cette semaine le 107e Congrès des Maires, la confiance que les citoyens mettent dans leurs édiles municipaux ne se dément pas. Dans le chaos actuel, et même s’ils pâtissent quelque peu des soubresauts nationaux, ils demeurent d’indéniables facteurs de stabilité.

Dans un récent sondage Odoxa publié dans la Tribune du Dimanche, il apparait que trois enjeux locaux exerceront une influence déterminante sur le vote des électrices et électeurs aux municipales de 2026 : la sécurité, la gestion et les finances de la ville, et… l’offre de soins et les services de santé, enjeu d’autant plus prégnant que la commune est petite. Si l’on voulait être un peu perfide, on pourrait lire en miroir que certaines insuffisances de l’Etat renforcent les attentes sur les territoires.

Dans l’enquête que vient de sortir France Assos Santé avec CSA, la santé devient même la priorité des Français pour les élections municipales. Quelle que soit la taille de la Région ou de l’agglomération, ils demandent des actions concrètes en matière d’accès aux soins et de qualité de vie, mais peinent à définir précisément le cadre d’intervention de leur maire sur le sujet.

Il ressort en tout cas de ces études une pression accrue sur les élus territoriaux en matière de santé et d’accès aux soins, nécessitant de repenser leur place et leur rôle. L’hospitalisation privée, au travers de ses fédérations régionales et de ses 1030 cliniques et hôpitaux privés implantés partout en France, a toujours eu à cœur d’entretenir des relations de confiance et de proximité avec les élu.e.s des territoires. Sur le terrain, les aspérités idéologiques s’estompent le plus souvent pour laisser place au pragmatisme, à la juste mesure de notre apport pour répondre aux besoins de santé des populations, et à la promotion des coopérations intelligentes.

Lors d’une intervention au Congrès des Maires, j’avais notamment prôné un Service territorial de santé au public inclusif de tous, auprès de maires de toutes sensibilités politiques, confrontés dans leur quotidien aux difficultés d’accès aux soins. Notre proposition d’amendement sur le sujet a été reprise et déposée dans le cadre du PLFSS 2026 au Sénat, souhaitons qu’elle nourrisse les débats.

Toutes ces études traduisent aussi une ambivalence, entre un attachement très fort à notre système de santé et de protection sociale, jugé meilleur que celui de bien d’autres pays, et certitude d’une dégradation à venir, dont le PLFSS est un révélateur. La conviction que leur parole est peu ou mal écoutée amènent les citoyens à vouloir que le débat démocratique cesse d’être escamoté dans le domaine de la santé. Dans un sondage Odoxa pour le Figaro, 96% des Françaises et des Français font du système de santé un enjeu clé pour la prochaine présidentielle, et 83 % des électeurs assurent que les propositions « santé » des prochains candidats auront un impact important sur leur vote.

Nous sommes comme tous les Français : nous voulons que la santé soit enfin une thématique d’ampleur dans les campagnes électorales, et que la parole des acteurs de santé soit pleinement prise en considération.

Lamine Gharbi

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