Mais 58% considèrent que notre système de santé ne répond plus de manière satisfaisante aux besoins, et c’est un accès aux soins perçu comme « faible » qui explique surtout ce ressenti altéré. Près d’une personne interrogée sur deux déclare en effet avoir un accès compliqué, long ou partiel aux services de soin, et près d’un sur dix… aucun accès du tout. Accès géographique et accès financier condensent une partie importante des inquiétudes, pour aujourd’hui et encore plus pour demain.
Le secteur privé participe pleinement à répondre à ces inquiétudes, d’abord grâce à une forte proximité géographique : 84% de la population métropolitaine vit à moins de trente minutes d’une structure privée. 52 millions de Français sont à moins de 30 minutes en voiture d’un établissement MCO privé, 46 millions d’un établissement SMR privé, et 37 millions d’un établissement de psychiatrie privé.
Notre présence est marquée sur des territoires en tension en matière d’offre, où l’expression « dernière lumière allumée » prend tout son sens ; sans oublier, bien sûr, notre contribution à la permanence des soins, et nos 122 services d’urgence (accessibles à tous, est-il encore besoin de le rappeler !) qui jouent un rôle majeur.
En matière d’accessibilité financière, il convient aussi de rappeler que 20% des patients bénéficiant de la complémentaire santé solidaire, de la PUMA (ex-CMU C) et de l’Aide Médicale d’Etat (AME) sont pris en charge dans notre secteur. Cet accueil des personnes les plus vulnérables fait partie intégrante de la responsabilité qui nous incombe en tant qu’acteurs de santé.
J’ai pu exprimer aujourd’hui à ce titre, mon désaccord concernant la suppression de l’AME, telle que votée au Sénat. Cette décision va à rebours des enjeux de santé publique et de prévention. S’occuper de l’état de santé des personnes étrangères en situation irrégulière, qui cumulent souvent précarité et exposition plus grande aux maladies, notamment infectieuses, est important et protège également l’ensemble de la population.
Sur l’accès aux soins, la part prise par le privé montre l’importance de soutenir nos missions et de promouvoir les coopérations. Comme prônée par la Cour des Comptes, la revitalisation du Service Public Hospitalier, qui « manque de consistance », par l’assouplissement de ses critères de participation, afin de permettre aux acteurs privés d’en être pleinement partie prenante dans un cadre de responsabilités partagées, est fondamentale.
Je salue aussi la proposition de loi de programmation en santé du député Renaissance Jean-Carles Grelier, qui dans son article 2, pose clairement les bases d’un Service Public de Santé ouvert à tous. J’y reviendrai dans mon prochain éditorial !
Lamine Gharbi