10 avril 2025
Édito de Lamine Gharbi (Président de la FHP) – Bouillonnement
De l’Assemblée Nationale au Sénat, de l’Inspection générale des affaires sociales à la Cour des Comptes, la Fédération de l’Hospitalisation Privée répond à de multiples sollicitations d’auditions et de contributions à des textes et rapports sur des thèmes majeurs pour notre système de santé.

Une récente étude IPSOS* montre que si une majorité de professionnels de santé européens se sentent considérés par rapport au métier qu’ils exercent, ce sentiment s’est dégradé depuis cinq ans ; et c’est parmi les professionnels de santé français que cette impression de dégradation est la plus forte. Seule une courte majorité conseillerait aux jeunes générations d’exercer leur profession, et un sur cinq envisage de changer de voie. De tels résultats ne peuvent que nous conforter dans notre persévérance à bénéficier du soutien financier indispensable à l’application de notre accord salarial, au bénéfice des 170 000 professionnels de santé de notre secteur.

L’actualité montre aussi un bouillonnement d’initiatives diverses en matière de santé. De l’Assemblée Nationale au Sénat, de l’Inspection générale des affaires sociales à la Cour des Comptes, la Fédération de l’Hospitalisation Privée répond à de multiples sollicitations d’auditions et de contributions à des textes et rapports sur des thèmes majeurs pour notre système de santé. Rien que ce mois dernier, nous avons fait part de nos convictions et de nos propositions sur des enjeux aussi divers que l’amélioration de la qualité des soins, l’organisation des soins sur les territoires, la sécurité des professionnels de santé, les soins palliatifs ou encore les politiques de prévention… Ces rendez-vous sont importants et nous puisons nos messages dans la réalité des missions accomplies par les 1030 cliniques et hôpitaux privés.

Parfois, les rapports font bouger les lignes. A titre d’exemple, quand l’IGAS publie en 2024 ses recommandations sur la prévention primaire dans les établissements de santé, elle assoie la légitimité de ceux-ci à être pleinement acteurs de cette prévention primaire, et à bénéficier de financements « dédiés et pérennes » pour conduire ces actions. De même, le rapport de la Cour des Comptes de 2023 sur la complémentarité des établissements publics et privés portait l’idée d’un Service Public de santé basé sur les missions et non sur les statuts. Pour le premier axe comme pour le deuxième, l’essentiel reste néanmoins à venir : le passage à l’action ! Car il ne faudrait pas que cette accélération des contributions soit inversement proportionnelle à la diligence de prise de décision politique.

Ce bouillonnement se retrouve aussi au Parlement. Si nous avons pu, notamment aux côtés d’autres fédérations, exprimer nos vives réticences face à quelques initiatives aux intentions certes louables mais à l’efficacité plus que douteuse – l’instauration des ratios soignant-soigné ou les propositions trop simplistes autour de la liberté d’installation par exemple -, certains plaidoyers des acteurs de santé trouvent dans la Représentation nationale un soutien appuyé : je pense à la nécessité de bâtir une stratégie de santé publique sur des priorités clairement posées et évaluées, de disposer d’une vision pluriannuelle des ressources pour pouvoir investir et innover, de promouvoir la coopération et la complémentarité  du public et du privé, ou encore de renforcer l’effort de formation et l’attractivité des métiers de la santé. Je salue aussi les actions qui contribuent à faire sortir de l’invisibilité certains enjeux de prévention et de santé publique, comme le récent travail sur la ménopause porté par la députée Stéphanie Rist.

Si quelques scories dogmatiques anti-privé subsistent encore ici et là, nos élu.e.s savent le plus souvent faire preuve d’un pragmatisme fondé sur la contribution du secteur privé à l’accès aux soins sur leur territoire, et les nombreux échanges que la Fédération, ses délégations régionales et ses adhérents ont quotidiennement avec les élus des territoires en témoignent.

 

*réalisée par Ipsos pour le groupe Clariane, publiée le 7 avril 2025

Lamine Gharbi

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