Le Comité fait part de son incompréhension face à la « sous-activité récurrente » des établissements de santé publics par rapport aux prévisions, et demande des explications. Il enjoint le Gouvernement à ne pas se contenter d’accorder à l’aveugle des rallonges budgétaires, mais à prendre enfin les mesures qui, au-delà du « soutien financier », permettront de résorber ce déficit croissant. En clair, des économies d’efficience drastiques à l’hôpital public sont requises…
Cet avis fait pleinement écho à ce que la Fédération de l’Hospitalisation Privée pointe depuis des mois. Nous n’avons cessé d’alerter sur ce pilotage délétère consistant d’un côté à surfinancer la sous-activité, et à colmater les brèches sans vision ni volonté d’enrayer la spirale déficitaire ; et d’autre part, contre toute logique, à pénaliser les établissements de santé privés qui ont un niveau d’activité plus dynamique, en réponse aux besoins de santé des populations. La meilleure illustration de ce dynamisme étant la contribution substantielle des hôpitaux et cliniques privés au rattrapage des soins après la crise sanitaire : 400 000 actes en 2022 et 2023.
« Soigner moins pour gagner plus » ne peut tenir lieu plus longtemps de ligne directrice des décisions prises par le ministère de la Santé. Dans une période de forte contrainte budgétaire, il est incompréhensible de discriminer les acteurs de santé qui concilient un niveau d’activité soutenu au service des patients, et une efficience avérée. L’hospitalisation privée réalise 35% de l’activité hospitalière en France, en « dépensant » seulement 18% des ressources de l’assurance maladie.
La situation actuelle ne rend service à personne : ni à l’hôpital public qu’on maintient ainsi davantage dans ses difficultés, au lieu de trouver les vrais leviers de solution ; ni aux autres acteurs de santé qui sont lésés et discriminés au nom du « il faut sauver le soldat hôpital public » ; et surtout, ni aux patients et au système de santé.
S’il en était encore besoin, cet avis vient renforcer la pertinence et la légitimité de la mobilisation de notre profession, et du mot d’ordre d’arrêt d’activité à partir du 3 juin. Notre détermination est grande, mais nous avons besoin de vous : je vous invite à signer, faire signer et diffuser notre pétition vers celles et ceux qui défendent l’équité au service de l’accès aux soins.
Lamine Gharbi