C’est dans leur action exemplaire que je puise toute la légitimité pour porter auprès de la puissance publique, les principes d’équité et de reconnaissance.
Que de chemin parcouru ces trois dernières années, quand on se rappelle que début 2021, la crise du Covid nous touchait encore lourdement ! Pendant cette période inédite, nous avons forgé l’image d’une Fédération et d’une profession responsables, contributives, et incontournables dans tous les débats de santé. Car, j’en ai la conviction, nous ne parviendrons à sortir notre système de santé de l’ornière que par la pleine considération et le plein soutien de tous ses acteurs.
Nous avons obtenu des avancées significatives pour notre secteur, profitant à l’ensemble du système de santé. Nous avons tissé des liens solides avec nos parties prenantes, et particulièrement en interfédération. Je suis fier de la qualité de notre dialogue avec les partenaires sociaux, qui nous a permis de conclure une vingtaine d’accords ces trois dernières années, au bénéfice de nos professionnels de santé. Enfin, des enjeux majeurs que je porte, que nous portons depuis toujours (mais moins relayés par le passé, car on a toujours tort d’avoir raison trop tôt !) – tels que la nécessité d’une loi de programmation en santé, la pluriannualité des ressources pour avoir de la visibilité, un effort drastique en matière de formation et d’attractivité des métiers de la santé… – sont à présent largement soutenus dans l’écosystème de santé.
Mais l’illustration la plus emblématique – et un combat de dix ans – est la rénovation d’un Service Public Hospitalier inadapté aux mutations de la santé, pour faire émerger un Service Public de Santé fondé sur les missions. De hautes autorités, des parlementaires, des acteurs de santé, se sont emparés avec conviction de cette idée. Je n’aurai de cesse que ce changement de paradigme majeur trouve sa pleine concrétisation. J’en ai du reste fait ma devise de campagne, pour une hospitalisation privée « au cœur du service public de santé ».
Les temps sont difficiles, nul ne peut le nier, entre inflation et manque de professionnels de santé. Dans l’adversité, nous sommes portés par la confiance que nous témoigne l’opinion publique, toutes les études le montrent. Je ne laisserai pas s’installer une régression de « l’esprit Covid » de coopération ; je ne permettrai pas à l’injustice sociale d’un traitement discriminatoire entre les professionnels du public et du privé de prospérer ; et je refuserai toujours que la santé ne soit vue que comme un coût, alors qu’elle est un pilier de notre société et de sa cohésion.
Mais plus que tout, je souhaite que notre Fédération et notre profession soient au rendez-vous de tous les grands enjeux de la santé de demain. Moins nous perdrons de temps à des querelles picrocholines ou à des arguties technocratiques, plus nous serons collectivement à la hauteur de l’innovation, de la prévention, de la transition écologique, des parcours, et des défis éthiques au service des patients.
Lamine Gharbi