J’invite les producteurs de séries à examiner sérieusement l’hypothèse d’une transposition à l’écran des épisodes successifs du Projet de loi de financement de la sécurité sociale, avec comme « climax » le vote de mardi soir. Plus sérieusement, je tiens d’abord à saluer l’esprit de responsabilité de nos députés qui ont adopté en nouvelle lecture le PLFSS 2026, étape essentielle dans le cheminement final du texte.
Cette adoption sanctuarise notamment l’abondement de l’Ondam établissements de santé à hauteur de 850 millions d’euros, et éloigne le spectre d’une campagne tarifaire négative qui aurait été catastrophique pour le secteur hospitalier. Mais les inquiétudes subsistent au regard de la situation de notre profession (50% des cliniques et hôpitaux privés en déficit) et nous restons totalement mobilisés, sur les tarifs, la restitution du coefficient prudentiel et plus largement la reconnaissance des missions de la profession.
Autre point de satisfaction, la suppression pure et simple de l’article 24 de ce PLFSS. Aux côtés des médecins libéraux, nous nous étions mobilisés puissamment contre l’atteinte aux négociations conventionnelles dont cet article était porteur, et la vision très péjorative portée sur la médecine libérale dans ses dispositions.
Par ailleurs, l’adhésion forte de la Représentation nationale à la pluriannualité et à une loi de programmation en santé, comme l’illustrent les débats, démontre plus que jamais l’urgence à agir. Cette priorité devrait être inscrite tout en haut de l’agenda santé du Gouvernement, aux côtés des enjeux d’efficience et de pertinence.
La solution simpliste, et disons-le tout net, un peu démagogique, qui consiste à désigner des boucs-émissaires (en ce moment les Agences Régionales de Santé dans le collimateur) plutôt que d’oser les véritables réformes de fond n’est clairement pas la bonne voie à emprunter. 2026 mérite mieux que cela et doit être une année utile à la santé. Nous ne pouvons nous permettre que les 18 mois qui nous séparent de l’élection présidentielle se caractérisent par l’attentisme et l’inertie. Nous sommes prêts à y travailler, avec tous nos partenaires santé, les administrations, les élus et la ministre de la Santé.
Lamine Gharbi
