Le rôle d’une Fédération, c’est aussi de livrer au débat public des données, des études, des contributions susceptibles de l’éclairer utilement, et de faire progresser l’existant. Hier, la Fédération de l’Hospitalisation Privée a présenté une étude économique très documentée, qui objective les effets de l’inflation sur les établissements de santé.
Les résultats sont édifiants, puisqu’en 2023 l’impact prévu de l’inflation, tous secteurs confondus, devrait s’élever à 3,4 milliards d’euros. C’est évidemment considérable, dans un contexte post-crise sanitaire où l’ensemble de notre système de santé est fragilisé.
En ce qui concerne les hôpitaux et cliniques privés, l’inflation a eu un impact sur les coûts d’exploitation de 650 millions d’euros en 2022. L’exemple de l’énergie, avec une augmentation de 42%, donne la mesure de la situation, qui ne va pas aller en s’améliorant en 2023…
Cette alerte, partagée par les Fédérations publique et privées, se double pour notre profession d’une demande additionnelle auprès du ministère de la santé : celle de l’équité dans la prise en compte des difficultés, et d’égale reconnaissance. A ce titre, la hausse de l’Ondam (objectif national de dépenses d’assurance maladie) annoncée pour financer les mesures sur le travail de nuit, doit concerner le privé comme le public. Comment pourrait-il en être autrement, alors que nos professionnels accomplissent les mêmes missions au service des patients !
Nous sommes actuellement en pleine « campagne tarifaire », ce qui signifie dans le jargon le processus qui va prochainement arrêter les tarifs des établissements de santé. Face à l’inflation exceptionnelle, j’ai demandé hier une hausse significative de ces tarifs, de 4,7%, sous peine que les établissements se trouvent confrontés à de graves difficultés financières ; et bien sûr une rectification de l’Ondam, urgente et équitable entre le public et le privé.
Par ailleurs, la situation inflationniste porte un autre enjeu majeur : celui de l’accompagnement par l’Etat des mesures destinées à revaloriser les rémunérations des professionnels, afin de maintenir leur pouvoir d’achat.
En début d’année, le Président de la République a eu des termes forts sur la nécessité d’une « symétrie d’engagement » de tous les acteurs : nous y adhérons sans réserve, et la double exigence que nous posons, de moyens à la hauteur des missions, ainsi que d’équité, est totalement alignée avec cette volonté présidentielle.
Lamine Gharbi