A l’issue de la période de crise engendrée par la campagne tarifaire, nous étions parvenus à poser avec le ministre Frédéric Valletoux les bases d’une « relation rénovée », fondée sur le principe d’équité de traitement entre les acteurs de santé de tous statuts. L’encre de ce courrier était à peine sèche que survenait la dissolution, avec son cortège d’incertitudes dans un premier temps, et de réelles préoccupations à présent.
De même, depuis 2022 et également lors de la précédente législature, nous étions parvenus à bâtir avec de très nombreux députés de l’arc républicain des relations de confiance, dans une absolue transparence et avec la volonté commune de remédier aux maux de notre système de santé et de faire des propositions concrètes au service de la santé des Françaises et des Français.
Nous avions évidemment porté auprès de la représentation nationale l’importance du rôle joué par l’hospitalisation privée dans l’offre de soin de notre pays (35% de l’activité hospitalière), et la nécessaire reconnaissance des professionnels de santé qui exercent au sein des hôpitaux et cliniques privés.
Nous verrons de quoi demain sera fait, mais une chose est sûre : la santé est un domaine trop sérieux pour être livré aux passions tristes. Il requière une alliance entre une véritable expertise, car des enjeux d’une telle complexité ne sauraient se satisfaire de solutions primaires ; un socle de valeurs qu’il est nécessaire de sanctuariser, en résonance avec la devise de la République, tant l’expérience prouve, hélas, que rien n’est jamais acquis ; et enfin, un climat apaisé, de concorde, car opposer les uns aux autres (le secteur public contre le secteur privé, les patients français contre les patients étrangers, les acteurs de santé contre les administrations…) est sûrement la meilleure façon d’enliser définitivement notre système de santé.
Un sondage BVA publié mardi montre qu’aux yeux des Français, la santé n’est pas suffisamment abordée dans ces législatives anticipées, alors qu’elle arrive en troisième place des sujets qui motivent le vote. La réalité est qu’une campagne éclair telle que celle-ci ne peut pas véritablement faire émerger de débat de fond : on en reste fatalement à la superficialité de mesures prises en étau entre deux stratégies d’appareils. Pendant ce temps, le monde de la santé continue à travailler au service des patients, et à attendre, une fois de plus, qu’un cap clair et des ambitions fédératrices, assorties des moyens nécessaires à l’action, soient définis. La seule nuance – de taille – est que notre inquiétude est plus grande que jamais.
Un dernier mot, pour dire que la FHP a tissé un partenariat avec le Service d’Information du Gouvernement pour inviter chacun et chacun à aller voter, en relayant les messages d’information sur les réseaux sociaux. Donc, toutes et tous aux urnes le 7 juillet !
Lamine Gharbi