18 septembre 2025
Édito de Lamine Gharbi (Président de la FHP) – L’accès aux soins comme priorité nationale
Le nouveau Premier ministre n’a pas tardé à s’emparer des enjeux de santé et d’accès aux soins, en y consacrant son premier déplacement en région.

Le nouveau Premier ministre n’a pas tardé à s’emparer des enjeux de santé et d’accès aux soins, en y consacrant son premier déplacement en région. Si les contours de sa mesure-phare – les maisons France Santé – demeurent flous, nous pouvons saluer sa volonté de faire de l’accès aux soins « une grande priorité nationale ». Mais les annonces éparses, a fortiori dans un contexte de pénurie de professionnels de santé, ne remplaceront jamais l’impératif de construire une stratégie pluriannuelle sur l’accès aux soins, fondée sur des priorités, des objectifs et une évaluation des dispositifs mis en œuvre.

L’accès aux soins mobilise en effet depuis plusieurs années de nombreuses mesures et structures dispersées, superposées plus qu’intégrées les unes aux autres, rarement évaluées et qui peinent trop souvent à atteindre leurs cibles. La lutte contre les déserts de santé devrait imposer une réflexion en continu sur l’adéquation de l’offre et sur l’ensemble des facteurs d’attractivité d’un exercice ou d’un territoire, avec une vision prospective des attentes des professionnels comme des besoins des citoyens.

S’il y a bien un point sur lequel nous sommes en accord avec Sébastien Lecornu, c’est qu’il n’est pas concevable d’attendre 2027 pour agir. 2026 ne doit pas être une année blanche mais une année pleinement utile pour la santé, et cela doit se traduire dès le Projet de loi de financement de la sécurité sociale, pour se prémunir de tout décalage entre discours et action.

Oui, il y a un problème de « finances publiques » et un défaut de transparence et de visibilité dans l’allocation des ressources, qui doivent être corrélées avec une mesure fine du service rendu aux populations. Pour administrer le juste remède sans rendre notre système de santé encore plus exsangue, des leviers d’efficience aujourd’hui non activés doivent être déployés, en étroite concertation avec les acteurs de santé.

Je souhaite que les parlementaires s’emparent de ce débat, car aucun établissement de santé ne saura supporter un énième resserrement de l’étau budgétaire : en revanche, nous sommes prêts à mettre toute notre expertise au service du Gouvernement et du Parlement sur l’efficience, la qualité, la pertinence ou encore la prévention, dans le cadre notamment de la consultation des acteurs de santé annoncée par le Premier ministre.

 

Lamine Gharbi

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