La permanence des soins est l’affaire de tous. Si les cliniques et hôpitaux privés sont déjà engagés, les travaux initiés par le ministère de la Santé doivent constituer une opportunité pour consolider ce sujet stratégique, au cœur des coopérations entre le secteur public et le secteur privé.
De quoi parle-t-on sous cet acronyme un peu barbare de « PDSES » ? D’un enjeu majeur pour l’accès aux soins des populations, organisant, sous la responsabilité des Agences régionales de santé, la prise en charge des patients durant la nuit, le week-end et les jours fériés.
Dans un contexte de pénurie en ressources humaines, et alors que des établissements de santé constituent parfois le seul point d’entrée vers les soins dans certains territoires, la réponse la mieux adaptée doit être organisée, et l’hospitalisation privée comme la médecine libérale souhaitent être pleinement partie prenante de cette permanence des soins.
L’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) avait publié en 2023 un rapport dont les recommandations doivent guider la méthode pour y parvenir. Insistant sur la nécessité, pour une telle ambition collective, « de modalités d’organisation et de pilotage renforçant la confiance et l’adhésion des acteurs », le rapport proposait « un pacte d’engagement collectif pour une PDSES durable, qui pourrait être conclu avec les principales parties prenantes ».
La responsabilité territoriale n’émergera qu’à la faveur d’une association et d’une concertation de tous les acteurs du territoire, en toute transparence. Le défi consiste à agir au plus près des enjeux de santé des populations, sur la base d’un diagnostic partagé des besoins et des moyens et financements qui sont liés.
Parmi les propositions que nous faisons auprès du ministère, figure la création d’un comité de coordination réunissant toutes les parties prenantes concernées, dont les patients. Il permettra de fluidifier les organisations et d’identifier rapidement les difficultés éventuelles rencontrées sur le terrain afin de les résoudre au mieux. La médiation peut aussi constituer une ressource tout à fait bienvenue.
Surtout, toujours en résonance avec les préconisations de l’IGAS, nous avons proposé qu’une Charte puisse être formalisée : elle signerait l’engagement des acteurs à répondre collectivement à la mission de permanence des soins, dans le respect des principes posés par la loi et dans un cadre assurant méthode et transparence.
Nous pouvons y arriver, et je dirais même que nous le devons, au regard des attentes et des besoins des citoyens. Ce qui se joue en ce moment est important et nous souhaitons que notre message de construction équilibrée, transparente et volontariste de la PDSES soit pleinement entendu et suivi d’effets.
Lamine Gharbi