5 septembre 2025
Édito de Lamine Gharbi (Président de la FHP) – Lassitude démocratique
Un récent sondage Odoxa révèle l’ampleur de la crise de confiance dans notre pays : seuls 7% des Français jugent que le débat public est utile, 3% qu’il est éclairant !

Un récent sondage Odoxa révèle l’ampleur de la crise de confiance dans notre pays : seuls 7% des Français jugent que le débat public est utile, 3% qu’il est éclairant ! Une profonde lassitude démocratique s’est emparée de l’ensemble de la société, et les récents soubresauts de notre vie politique ne vont certes pas contribuer à remonter le moral des troupes.

Après une fin 2024 passablement chaotique, la fin 2025 nous plonge à nouveau dans une période d’instabilité et d’incertitudes. Pour la santé, les contours comme le calendrier du Projet de loi de financement de la sécurité sociale 2026 demeurent totalement incertains, alors qu’une chose est sûre : pour mener à bien leurs missions de soins au service des patients, les établissements de santé ne pourront en aucun cas soutenir des tarifs négatifs.

Sur la priorité numéro un des Français, l’absence de cap, de constance et de visibilité est donc éminemment préjudiciable. Et Yannick Neuder a raison de porter et de défendre une loi de programmation en santé.

Le sondage Odoxa nous délivre un autre enseignement : 7 Français sur 10 attendent que les acteurs de la société civile, les entreprises notamment, fassent entendre leur voix et s’emparent résolument du débat.

Telle est bien la volonté de la profession de l’hospitalisation privée : continuer à agir en acteurs responsables en proposant un plan pluriannuel sur l’efficience et la qualité au service des patients. Or, on ne peut que déplorer que les pistes d’efficience proposées par le monde de la santé ne soient pas prises en compte par la puissance publique comme elles le mériteraient. Elles sont pourtant plébiscitées au sein de multiples rapports qui pour le moment, ont un destin de feuille morte…

Des orientations structurantes permettant de concilier économies, meilleure utilisation et allocation des financements et haute qualité des soins, existent : l’efficience doit devenir un véritable levier de transformation, irriguant la qualité du service rendu, l’organisation interne des établissements, la gouvernance et les politiques sociales qui constituent le socle de l’attractivité.

Concrètement, cela impose notamment une accélération du virage ambulatoire et domiciliaire, la lutte contre les hospitalisations qui peuvent être évitées aux patients, ou encore une intensification des coopérations entre acteurs de tous statuts, rendues possibles par des systèmes d’information véritablement interopérables.

Nous attendons depuis trop longtemps que ces enjeux majeurs soient pris à bras-le-corps. Nous ne pouvons donc qu’espérer que la responsabilité collective prévaudra dans les prochains jours, pour éviter des blocages qui viendraient différer, encore et toujours, les décisions capitales que le monde de la santé attend.

Lamine Gharbi

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