« Trouver des équilibres supportables » : souhaitons que cette expression de la Rapporteure générale de la Commission des affaires sociales au Sénat, Elisabeth Doineau, soit de bon augure pour les débats au sein de la chambre haute. Nous souhaitons, avec les autres fédérations hospitalières, que les sénatrices et les sénateurs s’emparent des enjeux que les discussions de qualité mais tronquées à l’Assemblée Nationale n’ont pas permis d’acter. D’ores et déjà, après les députés, les travaux de la Commission des affaires sociales du Sénat hier témoignent de l’attention soutenue manifestée par les sénateurs sur les difficultés des établissements de santé de tous statuts.

Je pense aux financements pour la prise en charge des patients, qui ne peuvent servir de variable d’ajustement pour financer des régimes spéciaux de retraite structurellement déficitaires. Je fais aussi référence au Protocole de pluriannualité entre l’Etat et les fédérations, qui ne doit plus être un objet fluctuant au gré de volontés conjoncturelles, mais une contractualisation au caractère impératif.

Le Sénat apposera à n’en pas douter sa marque : esprit de responsabilité pour concilier orthodoxie budgétaire et moyens à la hauteur des enjeux de santé ; primauté de l’approche territoriale en faveur d’une coopération de tous en réponse aux besoins des patients ; et plaidoyer en faveur d’une « vraie réforme stratégique de notre système de santé », pour reprendre les termes de la Rapporteure générale, qui rejoignent en cela les convictions du Rapporteur général de l’Assemblée Nationale Yannick Neuder. Elisabeth Doineau a réaffirmé tout récemment son adhésion à une loi de programmation pluriannuelle de santé, en cohérence avec « une trajectoire pluriannuelle de la situation financière ».

Ces débats appelant à changer en profondeur les modes de raisonnement, de fonctionnement et de gouvernance de notre système de santé ne sont pas franco-français mais traversent toute l’Europe. La FHP fait partie des membres fondateurs de l’Union Européenne de l’Hospitalisation Privée, et nous y rencontrons nos homologues européens. Toutes les fédérations européennes de l’hospitalisation privée sont confrontées aux pénuries en ressources humaines et se mobilisent autour de l’attractivité des métiers de la santé ; toutes mènent des stratégies déterminées en faveur de la qualité et de l’innovation ; toutes doivent faire face à des traitements peu équitables de la part de leurs autorités publiques, et toutes remplissent des missions sans lesquelles leurs systèmes de santé respectifs ne tiendraient pas…

Ces missions accomplies au service des patients, nous les mettrons précisément à l’honneur lors de la cérémonie de remise des Trophées de l’hospitalisation privée le mercredi 20 novembre prochain (à partir de 12 heures 30 à l’espace OnePoint, 29 rue des Sablons, Paris 16ème). J’espère vous y retrouver pour ce moment de partage et de reconnaissance envers celles et ceux qui font le soin.

Lamine Gharbi