Ce besoin de « restaurer un dialogue de confiance », pour reprendre les propos du ministre délégué à la Santé mardi, est évidemment partagé. Les engagements pris témoignent d’un esprit de responsabilité de la part du Gouvernement, tant la réponse aux besoins de santé des citoyens suppose la considération et la mobilisation de tous.
Bien sûr, le chemin vers l’équité est encore long, et bien des sujets – dont quelques dossiers bien encalminés – vont venir alimenter le dialogue voulu « constructif et construit » entre l’hospitalisation privée et la puissance publique. Mais je crois à « l’effet cliquet » quand l’intelligence collective est au rendez-vous, effet qui empêche, lorsque certaines avancées sont acquises, tout retour en arrière.
D’abord, parce que nos demandes sont légitimes, quand elles concernent la sauvegarde d’un secteur indispensable à l’offre de soin et la juste reconnaissance de ses professionnels ; et je dirais même, concernant les contours du Protocole de pluriannualité, largement partagées par les autres acteurs de santé.
Ensuite, parce que soutenir les cliniques et hôpitaux privés n’enlève rien à l’hôpital public, et le fait qu’il faille donner des gages de réassurance en la matière en dit long sur la persistance des préjugés ! La transparence, l’équité, la vision de long terme, tout cela profite à tous, et stimule les coopérations sur le terrain. Personne n’a rien à gagner à affaiblir quelque composante que ce soit du paysage sanitaire.
Troisième raison pour laquelle je crois possibles des avancées tangibles : Frédéric Valletoux propose de « mesurer de manière transparente notre participation dans le système ». Nous ne demandons précisément rien d’autre, que de montrer toujours davantage notre réalité au quotidien, à travers notre engagement résolu dans les missions de service public !
Enfin, et surtout, il y a l’inquiétude des Françaises et des Français, sur l’accès aux soins, sur la proximité, sur la permanence et la continuité des soins, sur la qualité et la pertinence des actes qui leur sont prodigués, sur la prévention… Tout dialogue rénové doit se dérouler sous leur regard vigilant et dans le souci commun et permanent d’être à la hauteur de leurs attentes.
Lamine Gharbi