15 octobre 2025
Édito de Lamine Gharbi (Président de la FHP) – Notre nouvelle ministre à l’épreuve du PLFSS
L’actualité se bouscule et les mauvaises nouvelles arrivent un peu trop vite après les bonnes.

L’actualité se bouscule et les mauvaises nouvelles arrivent un peu trop vite après les bonnes. La bonne nouvelle, c’est l’arrivée à la tête du ministère de la Santé d’une femme courageuse et de conviction, qui maîtrise parfaitement les dossiers. Nous avons très souvent travaillé avec Stéphanie Rist lorsqu’elle a été, plusieurs années consécutives, rapporteure générale du PLFSS à l’Assemblée Nationale, et nous avons aussi œuvré avec elle sur la maitrise de l’intérim médical ou encore sur la formation et l’attractivité des métiers de la santé. Je lui souhaite au nom de la FHP pleine réussite dans les responsabilités qui lui incombent désormais…

Mais le fardeau risque d’être lourd, car même si nous nous efforçons toujours d’être constructifs, la lecture du PLFSS 2026 nous a plongés – et gageons que nous ne sommes pas les seuls – dans la consternation. L’Ondam « établissement de santé », à 2,1% CNRACL incluse, augure d’une campagne tarifaire plus négative que jamais, de l’ordre de -2%. À date, c’est un coup de massue pour les établissements de santé, qu’ils soient publics ou privés. La signature d’un nouveau Protocole de pluriannualité entre l’Etat et les fédérations hospitalières aurait pourtant permis d’agir tout autrement. Quel gâchis !

Le texte, plus que jamais fondé sur une régulation comptable arbitraire, a de toute évidence été bâti en apesanteur de toutes les recommandations des rapports commandés, notamment par le Gouvernement, pour renforcer l’efficience de notre système de santé. L’instabilité politique a engendré une copie hors sol, dépourvue de vision de santé publique, où tout le monde est perdant : établissements, professionnels, industriels, complémentaires… et surtout patients.

Ce PLFSS ne va faire qu’amplifier la crise du système de santé, en différant, au bénéfice de mesures conjoncturelles et punitives, les décisions de long terme qui s’imposent. Mais je veux croire qu’il ne manquera pas de voix pour s’opposer à un PLFSS aussi outrancier. J’en appelle à notre nouvelle ministre, à qui revient désormais de porter ce lourd dossier, afin que la sagesse revienne, car un texte aussi clivant et inadapté aux défis de santé ne participe en rien à l’apaisement nécessaire de notre vie démocratique.

 

Lamine Gharbi

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