Dans un précédent éditorial, je saluais l’engagement du ministre délégué à la Santé de fonder une « relation rénovée » entre l’Etat et l’hospitalisation privée, et je ne doute pas de la sincérité de cet engagement au moment où il a été formulé, assorti du reste de mesures concrètes.
Nous ne pensions pas que la volonté de repartir sur de nouvelles bases, de reconnaissance et d’équité, serait si éphémère, et pas seulement du fait du contexte politique : un courrier de sa ministre de tutelle Catherine Vautrin, rendu public mardi, vient remettre en cause l’un des piliers mêmes du « contrat de confiance ».
En effet, là où Frédéric Valletoux exprimait clairement le 24 mai dernier que le Gouvernement était « disposé à apporter un soutien financier à un nouvel accord salarial » conclu par nos soins avec les organisations syndicales pour la période 2025-2027, cette promesse est fragilisée par la demande comminatoire et brouillonne d’une mise en œuvre immédiate sans aucune garantie financière…
Nous voulons croire que cette dissonance n’est imputable qu’à la situation compliquée vécue actuellement sur le plan institutionnel, et que très rapidement les choses vont rentrer dans l’ordre et s’apaiser pour pouvoir mener le dialogue social constructif et nourri habituellement en vigueur au sein de notre Branche.
Les faits parlant pour nous, nous ne saurions être déstabilisés par de telles injonctions contradictoires : nous avons signé avec les organisations syndicales près d’une vingtaine d’accords ces dernières années. Nous sommes donc plus déterminés que jamais à nous inscrire dans le cadre de la « relation rénovée » évoquée par Frédéric Valletoux, pour bâtir un accord social à la hauteur des enjeux pour les 260 000 professionnels de santé de la Branche. Nous attendons juste que la cohérence dans la parole donnée, dans les ambitions comme dans le cap, soit de retour.
Lamine Gharbi