En ce tout début 2023, dans un contexte tendu, l’exécutif est déterminé à montrer que le secteur de la santé est l’une de ses grandes priorités.
Parallèlement, les parlementaires multiplient les initiatives pour faire entendre leur voix et tenter de sortir de l’ornière notre santé : groupes de travail transpartisans, notamment sur l’accès aux soins, foisonnement de propositions de loi… Au quotidien, en circonscription, ils perçoivent les inquiétudes de leurs concitoyens, le désarroi des soignants, et la profonde désillusion collective à l’égard d’un système qualifié il y a vingt ans de « meilleur au monde ».
Pour autant, faut-il en ce début d’année, céder au découragement ? Certainement pas. La France est l’un des pays qui dépense le plus pour son système de santé (plus de 12 points de PIB), et où le reste à charge des ménages pour la santé est le plus faible. Certains récits alarmants de la situation de nos voisins européens – tel que l’effondrement des hôpitaux britanniques – doivent nous amener à garder la tête froide, et une attitude responsable.
C’est cette même attitude responsable qui conduit la Fédération que j’ai l’honneur de présider à être en permanence pourvoyeuse d’idées concrètes pour changer en profondeur la donne ; et qui a mobilisé pendant cette période de fêtes les hôpitaux et cliniques privés, avec de multiples exemples en France de solidarité entre services d’urgences de tous statuts et avec les services d’aval. Cette mobilisation est d’autant plus méritoire qu’elle s’inscrit dans un contexte de tension considérable en ressources humaines, qui touche les établissements de tous statuts et rend dérisoire toute polémique.
Pour autant, nous ne saurions nous accommoder plus longtemps d’une gouvernance du système de santé qui, structurellement, fait obstacle à la participation de tous les acteurs de santé aux missions de service public, et porte préjudice à la réponse aux besoins des patients. Nous ne connaissons pas encore les contours des annonces de janvier, mais une chose est certaine : l’heure n’est plus aux atermoiements, mais à la révolution administrative, au big bang de la formation des professionnels, à la dynamique préventive et à la reconnaissance sans réserve de l’action de tous. Pas de demi-mesure, mais le courage politique de la rupture, attendue par le monde de la santé comme par les Français.
C’est avec ce vœu que je vous souhaite, à toutes et tous, une très belle année 2023 !
Lamine Gharbi