27 novembre 2025
Édito de Lamine Gharbi (Président de la FHP) – PLFSS 2026, des inquiétudes intactes
Trente-huit minutes : c’est le temps qu’il a fallu aux députés et sénateurs de la Commission Mixte Paritaire pour acter leurs divergences irréconciliables sur le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2026.

Trente-huit minutes : c’est le temps qu’il a fallu aux députés et sénateurs de la Commission Mixte Paritaire pour acter leurs divergences irréconciliables sur le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2026. Le PLFSS poursuit donc son parcours, avec de grandes incertitudes sur la suite tant les équilibres sur chaque sujet sont fragiles.

Les deux Chambres se sont toutefois retrouvées sur un point majeur : le rejet de l’objectif national de dépenses d’assurance-maladie, qui ne suffira pas à répondre aux besoins croissants en santé. Nous nous étions mobilisés, aux côtés des autres fédérations hospitalières, contre les arbitrages de la copie initiale du Gouvernement. Face à cette levée de boucliers, un abondement de 850 millions d’euros a été voté par amendement gouvernemental à l’Assemblée Nationale, mais il ne lève pas les inquiétudes sur la campagne tarifaire. 

La rapporteure de la branche maladie, la sénatrice Corinne Imbert, a même qualifié l’Ondam « d’insincère et déconnecté du terrain », et fustigé plus largement un texte fondé sur des logiques punitives et faisant fi des cadres paritaires de dialogue : « c’est avec et non contre les professionnels qu’on réformera le système ». Même tonalité chez de nombreux autres élus, comme la sénatrice Florence Lassarade, pour qui « la médecine libérale n’est pas un luxe, pas une rente, pas un problème. Elle est une solution, un pilier de notre modèle social, le maillon essentiel de l’accès aux soins dans les territoires. »

Dans un contexte particulièrement compliqué pour notre pays, il est essentiel que ses forces vives ne soient pas affaiblies ou stigmatisées, mais reconnues et soutenues. La focalisation sur les « rentes » est un faux nez pour masquer les sous-financements de pans entiers de l’offre de soins et l’absence de prise en compte des bons leviers d’efficience.

Alors que les débats sur le PLFSS touchent à leur fin, les alarmes des acteurs de santé sont loin d’être dissipées : pire, elles sont même renforcées sur de nombreux sujets. Une autre logique, un autre esprit sont possibles, et le Sénat en a esquissé certains des contours : puissent-ils être préservés au bénéfice de notre système de santé.

Lamine Gharbi

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