Quel était l’objectif initial des réformes du financement du SMR et de la psychiatrie ? Une fragilisation de l’offre face à des besoins croissants ? Une pénalisation des activités spécialisées à fort besoin d’investissement ? Une déstructuration des filières de soins ? Certainement pas. Pourtant, la construction de ces réformes a produit ces effets bien éloignés de l’objectif recherché de réponse aux besoins de santé.
Maintenant, posons-nous la question de ce que devrait être l’objectif d’une réforme du financement de la qualité, sinon la valorisation de la qualité et de l’excellence déployées au sein des établissements de santé au bénéfice des patients. Pourtant, la rénovation actuellement en cours du dispositif IFAQ prévue pour 2026, pourrait conduire à perdre de vue l’enjeu essentiel : l’incitation à l’amélioration continue de la qualité.
Sur le fond de la réforme, nous partageons la nécessité de réviser le dispositif IFAQ. Nous partageons également les grands principes poursuivis par la DGOS : simplicité, prévisibilité, équité. Nous souscrivons également à l’approche pluriannuelle des indicateurs qui permet de laisser aux établissements de santé le temps d’évoluer et d’atteindre la cible fixée.
En revanche, au-delà des principes posés, comment avancer collectivement de manière éclairée dans une réforme structurante et souhaitée par tous sans simulation et étude d’impact ? Nous ne pouvons en effet engager les établissements de santé dans un nouveau modèle sans en maîtriser les impacts, et sans nous être assurés que les paramètres envisagés pour ce nouveau modèle répondent bien à l’objectif recherché. La rémunération de la qualité doit s’inscrire dans une approche promotionnelle et incitative, et non dans une approche compassionnelle qui a pour effet de valoriser les établissements les moins performants.
C’est une question de méthode essentielle qui n’est pas un détail mais bien un socle de confiance, véritable levier de compréhension et de réussite des réformes.
Lamine Gharbi