Hier, sous l’égide de son président Patrick Martin, s’est tenue une conférence de presse destinée à présenter les propositions du Medef sur « la qualité et la pérennité du système de santé ». Patrick Martin n’a pas omis de préciser en introduction que ces travaux s’inscrivaient dans le sillage du Comité des Acteurs de Santé, dont j’occupe la présidence depuis 2020.
La contribution, construite autour de six priorités, est très nourrie et j’en retiens particulièrement quelques orientations. En premier lieu, instaurer une véritable culture de la qualité dans notre système de santé, laquelle est aujourd’hui insuffisamment mesurée et rémunérée. Dans cet esprit, le système doit s’inscrire dans un processus d’évaluation, de comparaison et de transparence, au bénéfice de l’efficience et évidemment des patients.
Une autre priorité est le décloisonnement du système de soins, en renforçant notamment la coopération entre les acteurs de terrain et les parcours mixtes entre exercice libéral et hôpital public. Dans sa conclusion, Patrick Martin s’est dit « très soucieux de l’équité entre le secteur public et le secteur privé » de la santé.
En lien avec la nécessaire simplification, c’est la clarification de la gouvernance qui s’impose. Le Medef propose une contractualisation pluriannuelle avec les acteurs de santé sur leurs ressources, assortie d’engagement de qualité et d’efficience ; la co-construction d’une loi de programmation quinquennale autour des grandes priorités de santé ; et la dissociation au sein de l’Etat, notamment pour les ARS, des fonctions de tutelle et de régulation du système de soins.
Améliorer la stratégie pour parvenir à concilier l’efficience et la qualité prodiguée aux patientes et aux patients, tel est l’esprit de ce travail qui aborde également les enjeux essentiels de numérique et de prévention. Notre système de santé est un « bien national » et il est impératif de trouver les trajectoires d’équilibre pour écarter tout ce qui le menace.
Souhaitons que ces propositions trouvent un écho tangible, au même titre que les travaux du HCAAM dont nous sommes membres, ou encore les quinze missions (Cour des Comptes, IGAS, IGF…) auxquelles nous avons contribuées depuis début 2025 ! Alors que, pourtant, des lignes fortes de consensus se dessinent entre tous, leur déclinaison opérationnelle reste lettre morte et nous le déplorons.
Lamine Gharbi