La FHP a tenu hier une conférence de presse autour d’un plaidoyer central : le respect des engagements pris par l’Etat en 2024, les ministres aujourd’hui en fonction ayant souhaité s’inscrire dans l’esprit de cette relation rénovée avec l’hospitalisation privée, fondée sur une équité de traitement retrouvée.
Notre étude économique annuelle, qui vient d’être finalisée, illustre l’importance cruciale de ce respect des engagements et du soutien à apporter aux 1030 cliniques et hôpitaux privé qui jouent un rôle essentiel dans la réponse aux besoins de soins des Français ; dit autrement, sans nous, le système de santé français ne tiendrait pas ! Je rappelle que nous représentons 35% de l’activité hospitalière nationale, tout en percevant 17% des financements : à travers ces deux données, on perçoit tout l’intérêt d’un modèle conciliant l’efficience et qualité.
L’étude montre néanmoins à quel point l’exercice serein de nos missions est entravé par une situation budgétaire durablement dégradée, en premier lieu par l’impact d’une inflation non compensée. De 22% d’établissements de santé privés en déficit en 2021, nous voici à présent à 45%, avec un facteur aggravant : on constate en effet que des activités aussi essentielles que les urgences ou encore la réanimation sont particulièrement touchées (61% des établissements avec un service d’urgences sont en déficit). A noter aussi, une baisse substantielle de notre capacité d’autofinancement de 47%, pourtant essentielle pour investir et innover.
Enfin, dernier élément et non des moindres : l’écart des salaires entre le secteur public et le secteur privé qui est passé, en l’absence de soutien suffisant de l’Etat, de 13 à 16% en l’espace de trois ans au détriment du secteur privé ; ces écarts atteignent même 18% pour les infirmier.e.s et 31% pour les aides-soignant.e.s. Notre Branche mène un dialogue social très dense : encore cinq accords signés récemment. Mais la « symétrie d’attention », qui devrait être de mise à l’égard de tous les professionnels de santé quel que soit le statut de leur lieu d’exercice, n’est pas au rendez-vous de la part de la puissance publique.
En cette période de « campagne tarifaire », nous attendons des décisions courageuses qui traduisent la parole donnée. De plus, dans un contexte géopolitique alarmant qui requière de la cohésion nationale, nous portons la conviction que la santé est un facteur majeur de cohésion sociale dont il convient de protéger et conforter les acteurs.
Lamine Gharbi