16 janvier 2025
Édito de Lamine Gharbi (Président de la FHP) – Santé, le Premier ministre s’engage
Dans la partie « santé » de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre a manifestement souhaité aller au-delà des principes, en formulant des engagements précis pour notre système de santé.

Dans la partie « santé » de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre a manifestement souhaité aller au-delà des principes, en formulant des engagements précis pour notre système de santé. Ceux-ci s’inscrivent en étroite convergence avec les convictions et les demandes de notre Fédération, et je ne peux qu’espérer leur concrétisation rapide dans un cadre de stabilité politique !

D’abord, François Bayrou a dit la nécessité de passer « d’une logique budgétaire annuelle à une logique de financement pluriannuel », levier indispensable pour « anticiper les besoins de santé futurs des Français ». Cette demande unanimement portée par les acteurs de santé devrait donc trouver, enfin, une application effective, et c’est une très bonne nouvelle.

Ensuite, il a annoncé une augmentation « notable » de l’Objectif national de dépenses d’assurance-maladie – confirmée par les ministres Catherine Vautrin et Yannick Neuder, à hauteur de 3,3% – qualifiant de « préoccupante » la situation des établissements de santé. Cet effort significatif devra trouver sa pleine traduction dans la campagne tarifaire à venir – qui fixe chaque année les moyens alloués aux établissements de santé : en rupture avec 2024, elle devra, en 2025, soutenir ceux-ci sans considération de leur statut. 

En renonçant au déremboursement de certains médicaments et consultations, le Gouvernement illustre également l’attention portée à l’accès aux soins de tous les Français, et notamment les plus vulnérables. Au-delà de la santé, cette attention accordée à la « France périphérique », celle qui est le plus en butte au déclassement, est d’ailleurs un fil rouge pour le Premier ministre.

Rétablir l’unité républicaine passe aussi par la considération de celles et ceux qui sont indispensables au service du bien commun, et je pense évidemment aux professionnels de santé : on a trop vite oublié les leçons de la crise sanitaire. C’est pour cela que nous œuvrons sans relâche pour la mise en œuvre de notre accord social de branche, qui appelle un financement de l’Etat.

Enfin, j’ai noté son double plaidoyer, pour en finir avec « les injonctions du haut vers le bas et redonner toute sa place à la vie démocratique » ; et appelant à lutter contre la lourdeur administrative et le poids des normes. Aujourd’hui, la proposition de loi visant à instaurer un nombre minimum de soignants par patient hospitalisé incarne cette lourdeur, en décalage avec la réalité des hôpitaux. Dans un contexte de pénurie de ressources humaines, les cinq fédérations hospitalières sont opposées à ce texte, qui ira, et l’exemple allemand le montre, à contre-courant de l’amélioration des conditions de travail des professionnels. Souhaitons donc que le bon sens revienne.

Lamine Gharbi

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