En cette fin d’année, je tiens d’abord à avoir une pensée toute particulière pour les habitantes et habitants de Mayotte si durement éprouvés, et pour les autorités et les soignants à l’œuvre dans cette situation d’urgence sanitaire absolue. Je salue aussi chaleureusement les acteurs de l’hospitalisation privée à Mayotte.
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Je rédige ce dernier éditorial avant la trêve de fin d’année, dans un climat et un environnement tout à fait singuliers, sans PLFSS, sans objectif de dépenses d’assurance-maladie, sans cap sur les priorités de santé 2025 pour le pays, et bien sûr dans l’attente de la composition du nouveau Gouvernement. S’il est un peu tôt pour formuler des vœux pour l’an prochain, peut-être puis-je au moins me risquer à exprimer quelques fondamentaux…
La demande première est celle de la stabilité, avec un appel pressant à la responsabilité. Je crois au politique, et rien de bénéfique ne peut sortir sans relations humaines pérennes fondées sur la confiance. La deuxième demande, corollaire de la première, relève de la visibilité, autour des grandes priorités qui doivent nous rassembler. En l’absence de tout socle – même la Stratégie nationale de santé n’est pas publiée ! – nous sommes condamnés à n’être que des canards sans tête. La troisième demande tient à l’intelligence du compromis, car certains sujets rassemblent au-delà des différences de sensibilité.
Hier, lors des « Contrepoints de la Santé », deux députés de bords politiques différents, Philippe Vigier et Jérôme Guedj, exprimaient leurs visions respectives du système de santé. Des points de divergence bien sûr, mais au moins un point majeur de convergence : le PLFSS, outil de pilotage comptable, n’est plus le bon vecteur pour conduire des politiques de santé publique. Si nous voulons préserver un modèle dont nous devons rester fiers, les « replâtrages » ne suffisent pas. Une nouvelle architecture plus efficience doit émerger, en mettant autour de la table et en responsabilité tous les acteurs du système, avec une vision pluriannuelle nécessaire grâce à une loi de programmation en santé.
Si je devais faire une synthèse de l’esprit des débats et sans trahir les auteurs : des choix impliquant du courage politique devront sans doute être faits, mais ils devront procéder d’une réflexion globale et inclusive de tous, et pas de mesures sporadiques à l’acceptation sociale nulle. Cela me semble une ligne directrice fructueuse pour l’année à venir, si toutefois les conditions sont, enfin, réunies pour l’atteindre.
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Je vous souhaite à toutes et à tous un heureux Noël et de belles fêtes.
Lamine Gharbi