Alors que nous faisons souvent à la puissance publique le grief de cloisonnements excessifs, nous nous devons de montrer l’exemple et de savoir porter auprès des parlementaires des plaidoyers partagés.
L’édition 2025 ne fait pas exception, puisque certains sujets, tels que la pluriannualité des ressources, la prévention ou encore la stratégie en santé, sont portés avec les autres fédérations hospitalières et d’autres acteurs de santé : organismes complémentaires, industriels, associations. Ils sont portés avec engagement mais aussi gravité.
Gravité, car nous partageons avec les parlementaires le constat de délais de travaux extrêmement courts, pour un texte de portée comptable bâti, cette année encore davantage, sans concertation ; et qui ne peut foncièrement pas apporter de réponses satisfaisantes aux problématiques structurelles de notre système de santé. Gravité, car nous sommes, au regard des équilibres politiques, conscients des faibles latitudes d’action pour faire évoluer ce texte. Gravité surtout, parce que les choix retenus relèvent, pour reprendre les propos du ministre Laurent Saint-Martin en audition, du « coup de frein », et peut-on raisonnablement donner un coup de frein aux enjeux de santé ?
Si nos ambitions à tous pour l’avenir du système de santé ne trouveront leur expression que dans un cadre espéré de vision stratégique de santé publique, nous espérons toutefois que le débat aura lieu sur des sujets essentiels pour l’accès aux soins des Français.
Je citerai quelques priorités :
- La nécessité de financer le soin au juste coût, alors que les arbitrages sur l’Ondam « établissements de santé » laissent augurer de tarifs réels négatifs qui ne sont pas supportables par les établissements de santé et portent préjudice à leurs missions ;
- Le Protocole de pluriannualité dont toutes les Fédérations hospitalières attendent la signature, car il activera des leviers d’efficience essentiels dans ce contexte budgétaire contraint, conciliant économies et service rendu au patient ;
- Les réformes de financement des soins médicaux et de réadaptation et de psychiatrie, qui ne financent pas les activités nouvelles pourtant autorisées par les ARS comme répondant aux besoins des patients et de l’accès aux soins sur les territoires ;
- Enfin, le sujet crucial des ressources humaines, alors que la dynamique d’accord salarial de notre Branche, accord expressément demandé par le ministère du Travail, n’est toujours pas accompagnée financièrement au détriment des coopérations sur les territoires.
Nous serons attentifs aux débats, mobilisés, vigilants et contributifs.
Lamine Gharbi