23 février 2024
Édito de Lamine Gharbi (Président de la FHP) – Un sentiment d’incompréhension
C’est avec un sentiment d’incompréhension que les femmes et les hommes de l’hospitalisation privée ont accueilli l’interpellation à l’encontre de notre profession, à la suite de faits graves survenus aux urgences psychiatriques du CHU de Toulouse, sous-entendant que le secteur privé ne faisait pas sa part du travail.

Notre nouveau ministre de la Santé sait pourtant que les hôpitaux et cliniques privés, à chaque fois qu’il y a une crise comme en routine, font montre d’une implication sans faille. Affranchissons-nous donc des polémiques caricaturales, qui masquent les dysfonctionnements du système, et donnons au secteur privé les moyens d’agir davantage encore au service des patients.

Ces moyens ont un nom : les autorisations délivrées par l’Etat. Or un certain nombre d’entre elles nous sont refusées, en dépit de nos demandes répétées : c’est le cas des urgences et des hospitalisations sans consentements. Une telle injonction paradoxale est incompréhensible !

Le rapport de la Cour des comptes d’octobre 2023 le dit très clairement : « les effets d’une situation de quasi-monopole public dans les services d’urgence devraient être réexaminés et l’activité et les risques, pour les usagers comme pour le régulateur, mieux répartis (…). La délivrance des autorisations d’activités de soins par les ARS constitue le principal levier d’action pour un meilleure intégration des établissements, de tous statuts, dans les objectifs et contraintes du service public hospitalier. »

A Toulouse, dans un contexte où beaucoup de lits ont été fermés dans les hôpitaux publics, les établissements privés ont toujours contribué à la prise en charge des patients adressés par l’hôpital. 66 % des patients nécessitant une prise en charge en psychiatrie sont transférés par le CHU de Toulouse en sortie d’urgences vers une clinique de la Haute-Garonne. Concernant les soins sous contrainte, non seulement une seule clinique de Haute-Garonne est autorisée à les faire, mais aucune réponse ne lui est apportée quand elle demande à pouvoir étendre son activité pour prendre en charge davantage de patients. Un comble !

Le ministre est dans son rôle en souhaitant faire preuve de fermeté : nous lui demandons donc d’être très ferme sur les autorisations, pour qu’elles cessent d’être refusées arbitrairement au secteur privé qui veut mener ses missions de soin pour tous ; ceci dans un cadre de coopération où public comme privé doivent avoir toute leur place, et assumer leurs responsabilités de manière collective et solidaire.

                                                                                                                         Lamine Gharbi

Vous serez peut-etre intéressé aussi par…

Édito de Lamine Gharbi (Président de la FHP) – Se dépasser pour les patients

De nouveaux éléments issus d’une étude économique en cours, menée par la FHP, apportent un éclairage étayé et renouvelé de la crise sanitaire à l’aune de l’action du secteur privé. Même si la lutte contre le Covid nous parait loin, le sujet de la « dette de soins » est un enjeu de santé publique majeur : il se réfère à tous les soins qui n’avaient pas pu être effectués pendant la crise, soit à cause des déprogrammations et de la saturation du système, soit du fait de l’autocensure des patients eux-mêmes.

lire plus

Édito de Lamine Gharbi (Président de la FHP) – Un nouveau ministre, des défis impérieux

Après une longue attente, nous pouvons à présent saluer l’arrivée de Frédéric Valletoux en tant que ministre délégué à la Santé. Celui qui était il n’y a pas si longtemps, le président de la Fédération Hospitalière de France, sait parfaitement les alarmes et les urgences de notre système de santé, qu’il convient de prendre à bras-le-corps.

lire plus
Share This