Deux personnalités politiques dont les compétences sur les enjeux de santé et de soin sont reconnues, et qui se sont toujours montrées à l’écoute de notre profession.
En avril dernier, à l’initiative de Yannick Neuder, 160 parlementaires (députés, députés européens, sénateurs) signaient ensemble dans le Figaro une tribune en forme de cri d’alarme sur notre système de santé. Alors que notre profession s’était fortement mobilisée au printemps contre un sous-financement inacceptable, cette tribune avait notamment condamné « une énième croisade » contre l’hospitalisation privée et salué « le rôle du privé, qui concentre un tiers des établissements de notre pays, pivot complémentaire de l’hôpital public dans nos territoires ». Le texte portait aussi la « vision pluriannuelle » en santé, les enjeux de formation des professionnels de santé, et l’importance de la coopération des acteurs.
Alors que le PLFSS 2025 se profile, la conviction exposée par cette tribune est pleinement d’actualité : l’accès aux soins de nos concitoyens passe par « le plein fonctionnement des deux jambes de notre système de santé ». Les propositions que nous soumettrons aux parlementaires, sur la pluriannualité des ressources, sur la considération des professionnels de tous statuts, sur le service public de santé, auront toutes ce dénominateur commun : l’accès aux soins.
De nouveaux députés ont fait leur rentrée au Palais-Bourbon : comme leurs aînés, ils s’apercevront rapidement que le PLFSS est largement dominé par une approche comptable annuelle, qui, si elle embarque quelques mesures sporadiques de santé publique, ne pose pas une vision stratégique en santé. Or la stratégie de santé devrait logiquement précéder la définition des moyens, et donner lieu, pour ses orientations, priorités, suivi et évaluation, à une large concertation démocratique associant élus, acteurs de santé et patients.
Ce constat partagé ouvre une vraie réflexion dont les parlementaires devraient s’emparer, eux qui voient trop souvent leurs arbitrages déjugés par des décisions administratives prises par la suite. Dans un contexte économique contraint qui impose de trouver des leviers d’efficience et de flécher prioritairement les moyens sur le soin et le service rendu aux patients, le rôle du politique est plus que jamais essentiel. Des orientations ambitieuses doivent pouvoir être prises dès la rentrée au bénéfice du système de santé, de ses acteurs et des patients, et nous en serons évidemment contributeurs auprès de la nouvelle Représentation nationale.
Lamine Gharbi