Depuis de longues semaines, les femmes et les hommes de l’hospitalisation privée étaient mobilisés pour dire avec force leur refus de toute discrimination envers leur profession. Aux côtés des médecins libéraux, nous avons conduit un mouvement qui a suscité beaucoup d’adhésion et de sympathie. Une soixantaine de personnalités ont signé dans les Echos un manifeste de soutien, et notre pétition avoisine les 80 000 signatures.
Aujourd’hui, à l’aune de l’engagement du Gouvernement de poser avec l’hospitalisation privée « les bases d’une relation rénovée », sur le principe « d’une équité de traitement entre les différents secteurs de l’hospitalisation », nous avons pris ensemble la décision de suspendre notre arrêt d’activité prévu à partir du 3 juin.
Au-delà des principes, le courrier du ministre délégué à la Santé contient d’ores et déjà quelques mesures tangibles qui s’inscrivent dans cette volonté de rétablissement de l’équité entre public et privé. Je pense par exemple à l’éligibilité des professionnels de santé du privé aux mesures dites « Borne » sur les sujétions de nuit, week-end et jours fériés : quand on remplit les mêmes missions, on doit être considéré de la même façon ! Si nous regrettons le non-financement des revalorisations dites « Guérini », il convient de noter l’engagement du Gouvernement à apporter un soutien financier à un nouvel accord salarial à conclure entre la FHP et les organisations syndicales.
Je pense aussi au souhait de finaliser dans les meilleurs délais, à la mi-juillet, un nouveau Protocole de pluriannualité 2024-2027 avec l’Etat : nous avons ainsi œuvré au service du système de santé, puisque ce protocole est demandé par l’ensemble des Fédérations hospitalières.
Quant aux « contreparties » évoquées par le ministère de la Santé, elles s’inscrivent en totale cohérence avec les convictions et actions d’ores et déjà menées par la Fédération de l’Hospitalisation Privée et ses adhérents, et déclinées dans son Plan stratégique et sa Raison d’être : permanence des soins, coopérations, efficience et pertinence, ou encore prévention.
Une nouvelle étape tout à fait déterminante s’ouvre à présent pour notre secteur, afin de construire avec la puissance publique la déclinaison concrète du principe d’équité, au bénéfice des patients. Nous serons constructifs et vigilants, sur les sujets en lien avec la négociation comme sur l’ensemble de nos enjeux structurants, tels que les réformes de financement de SMR et de psychiatrie, pour que cette « relation nouvelle, basée sur la confiance, l’équité et des engagements réciproques » tienne toutes ses promesses, dans la durée.
Lamine Gharbi