Ce service médical itinérant qui offre aux femmes précaires des examens cardiologiques gratuits… La santé n’a pas été épargnée par le déchainement de violence qui secoue notre pays depuis quelques jours, visant aussi les institutions publiques. Je tiens assurer de tout mon soutien les professionnels de santé, les élus, et toutes celles et ceux qui sont en butte à cette violence inqualifiable.
Il y a quelques mois, nous avons été contributeurs à la mission confiée par la ministre Agnès Firmin Le Bodo à Nathalie Nion et Jean-Christophe Masseron, sur le thème de la sécurité des soignants et des violences qu’ils subissent, avec un message clair : aucune violence ne doit être minorée, ou relativisée. Cela nécessite d’être mieux outillé a priori sur l’identification et la qualification des faits, pour lutter contre la sous-déclaration. Il faut des procédures claires, des ressources disponibles pour informer et sensibiliser sur ces enjeux, et plus que tout : développer la culture de l’alerte.
Dans un contexte de pénurie en ressources humaines, qui engendre des tensions, le pire serait que le soignant ressente la violence à son encontre comme un échec de son soin. Le sujet doit sortir de ses aspects tabous et toutes les violences – physiques, verbales, sexuelles – doivent être évoquées et combattues. En 2019, la Grande-Bretagne a mené une campagne intitulée : « It’s not part of the job – Cela ne fait pas partie du travail ». A aucun moment, en effet, la violence ne doit faire partie du travail des professionnels de santé et de soin….
Les données de l’ONVS (Observatoire National des Violences en milieu de Santé) mettent en avant près de 20 000 signalements de violences par an. Le rapport Nion-Masseron identifie six objectifs pour mieux appréhender les violences envers les soignants, mieux les prévenir et protéger les victimes : agir sur les déterminants des violences ; mieux acculturer les professionnels à ces enjeux, les former à mieux gérer l’agressivité, comme la maitrise des techniques de désescalade par exemple ; mieux objectiver les faits de violences, internes et externes ; mieux accompagner et soutenir les victimes, et améliorer la réponse pénale face aux menaces et aux agressions subies ; préparer les futurs professionnels ; et communiquer auprès de tous les acteurs.
Sur cette base, le Gouvernement devrait présenter très prochainement un plan de lutte contre les violences. La fédération de l’hospitalisation privée, dont les adhérents sont très sensibilisés et engagés sur ces enjeux, prendra évidemment toute sa part à sa déclinaison. D’ores et déjà, libérons la parole, facilitons les dépôts de plainte, et soutenons sans réserve celles et ceux qui soignent.
Lamine Gharbi