28 novembre 2024
Édito de Lamine Gharbi (Président de la FHP) – Volonté d’accélération
Interpellée sur le sujet par le sénateur Alain Milon lors de l’examen du PLFSS, la ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq a exprimé le souhait « d’un aboutissement dans les meilleurs délais » des travaux sur le Protocole de pluriannualité entre l’Etat et les fédérations hospitalières ; exprimant même, à l’issue d’une année de transition politique ayant conduit à une stagnation du sujet, une volonté « d’accélération » sur la forme, et intégrant sur le fond une réflexion indispensable sur l’évolution des coûts hospitaliers.

Interpellée sur le sujet par le sénateur Alain Milon lors de l’examen du PLFSS, la ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq a exprimé le souhait « d’un aboutissement dans les meilleurs délais » des travaux sur le Protocole de pluriannualité entre l’Etat et les fédérations hospitalières ; exprimant même, à l’issue d’une année de transition politique ayant conduit à une stagnation du sujet, une volonté « d’accélération » sur la forme, et intégrant sur le fond une réflexion indispensable sur l’évolution des coûts hospitaliers. La FHP est et sera au rendez-vous, afin que 2025 s’ouvre sur une signature de ce Protocole avec notre ministre, ce qui constituerait un acte politique fort posé pour la nouvelle année.

Une telle démarche de « contrat de confiance » rompt avec les injonctions comminatoires ou paradoxales qui entravent trop souvent la bonne gouvernance de la santé. Tout en donnant une visibilité sur les ressources, elle comporte également des engagements des acteurs, sur des leviers favorisant une meilleure efficience : pertinence, qualité, prévention…

Comme dit dans la récente tribune du Comité des acteurs de santé du Medef que je préside, « Refuser le rabot, considérer les propositions d’efficience des acteurs, permettra de donner au secteur de la santé les ressources nécessaires à l’élaboration d’un système de santé qui fasse primer la qualité et la pertinence des soins, l’accès aux soins et à l’innovation, et la vision préventive, tout en étant respectueux des deniers publics. »

Cela étant, les inquiétudes sont loin d’être dissipées, et dans les moments difficiles les fédérations représentatives des établissements de santé de tous statuts savent oublier leurs divergences pour porter des plaidoyers communs. Dans une récente lettre ouverte, elles expriment leurs alarmes : les hausses des dépenses sur lesquelles les établissements n’ont aucun levier d’action, les sous-financements cumulés de l’inflation, appellent un soutien budgétaire de la puissance publique à la hauteur des missions accomplies pour la santé des Français. 

Précisément sur les leviers d’efficience, nous avions été auditionnés par l’IGAS dans le cadre de sa mission sur le financement de la prévention primaire dans les établissements de santé, et nous y avions exprimé une conviction : les établissements de tous statuts constituent un maillon essentiel, aux côtés d’autres acteurs, « pour impulser des comportements plus favorables à la santé ».  Le rapport qui vient de sortir souligne la nécessité de « mieux ancrer la prévention primaire dans les pratiques des établissements », appuyée sur « un dispositif de financement incitatif et pérenne ». Des initiatives émanant de cliniques privées sont mentionnées.

Protocole, prévention… Oui, certains sujets « frémissent » positivement, mais les difficultés structurelles demeurent. La volonté d’agir des acteurs sur des enjeux essentiels pour notre pays, ne doit pas être entravée par des arbitrages plombant toute perspective.

Lamine Gharbi

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