Comment se donner enfin les moyens d’utiliser l’ensemble des ressources de santé disponibles pour rendre notre système de santé plus performant ? Ce questionnement est central et pourtant, force est de constater qu’il est insuffisamment exploré… voire souvent bafoué.
La politique de santé et sa performance au service des Français reposent pourtant sur l’ensemble de ses acteurs et sur l’articulation du rôle de chacun, grâce à la mise en œuvre de coopérations protectrices de l’offre de soins. C’est la première clé de voûte. Une petite « musique » est de retour, qui tendrait à faire des Groupements Hospitaliers de Territoire publics les interlocuteurs privilégiés des tutelles sur les territoires, allant jusqu’à des formes de contractualisation autour des missions dévolues aux délégations territoriales. Une telle confusion des rôles ne saurait avoir sa place si le souci commun est l’efficacité du système de santé dans la réponse aux besoins de soins des populations.
La deuxième clé de voûte, c’est l’évaluation de l’usage des fonds publics en regard du service rendu au patient. Lorsque des financements sont alloués sans que l’on se soit donné les moyens d’évaluer la viabilité financière des projets d’abord, et surtout leur pertinence et leur impact effectif sur l’offre de soins et sur les parcours, c’est évidemment au détriment de la soutenabilité du système de santé, mais aussi et surtout des patients. La déconnexion entre dotations et réalités des prises en charge fait partie des maux auxquels il faut remédier.
Dans les nombreux cénacles qui se penchent actuellement sur l’efficience en santé, notamment à la demande des ministres de la Santé eux-mêmes, la FHP fait des propositions, traduites notamment dans sa contribution pour le Protocole de pluriannualité à venir. Avec la conviction que l’amélioration en continu de la qualité des soins prodigués doit être récompensée, et que la pertinence doit émerger de la comparaison par les professionnels des meilleures pratiques mais aussi de la prise en compte de l’expérience du patient.
Dans l’état actuel de notre système de santé, il relève du devoir que de mettre un terme à la non-qualité, à la non-pertinence, et aux lacunes dans la prise en considération de toutes les composantes de l’offre de soins. Si le contexte économique actuel est difficile, sans doute peut-on le voir aussi comme une opportunité pour faire bouger vraiment les lignes, comme la crise sanitaire Covid avait su le faire.
Lamine Gharbi