C’est ce qui ressort du récent Baromètre Odoxa/VivaltoSanté/FigaroSanté, présenté lors d’une conférence-débat dédiée de la Chaire santé de Science Po. Il démontre, s’il en était encore besoin, le caractère tout à fait central de ce sujet aux yeux de l’opinion, et l’attachement profond à ce « trésor national » et à ses acteurs.
La confiance et la satisfaction marquent largement les relations des Français avec leur système de santé. 81% ont une bonne image des établissements privés, 72% des établissements publics, et 77% de la qualité des soins dans notre pays. 85% des citoyens estiment que les hôpitaux et les cliniques ont été à la hauteur face à la crise sanitaire, et le pourcentage monte à 94% s’agissant des personnels de santé. Enfin, 9 patients sur 10 sont globalement satisfaits de leur dernier passage dans un établissement de santé.
Un point mérite de s’y arrêter : les professionnels, eux, ont une perception plus mitigée de la satisfaction de leurs patients, comme si les difficultés de leurs conditions d’exercice, dans un contexte de pénurie en ressources humaines, entachaient de doute leur conception du « bon soin ».
Un point commun réunit soignants et patients : leur inquiétude de l’avenir, leur quasi-certitude que les crises sporadiques du système ne vont pas se résoudre de sitôt, que le soin risque de se dégrader, et le sentiment que le sujet n’est pas suffisamment pris à bras-le-corps par la puissance publique. Le message est clair, il y a urgence à agir.
Deux autres éléments d’analyse constituent aussi des enjeux clés pour améliorer le système : les Français ont une conception toujours plus holistique du soin et de la prise en charge, qui va au-delà de la qualité et de la sécurité du soin prodigué stricto sensu, mais embarque d’autres demandes de considération, de service, de prévention. Quant à leurs priorités, ce sont l’accès aux soins pour tous (96%), et l’amélioration de l’expérience-patient (95%) qui s’impose plus que jamais comme un axe stratégique.
En troisième position des priorités, et c’est également digne d’intérêt, arrive la nécessité de développer davantage de partenariats entre les acteurs du système de santé d’un territoire, entre l’hôpital et la médecine de ville, entre le public et le privé, et avec les associations de patients. Les Françaises et les Français n’ont pas oublié certaines logiques vertueuses à l’œuvre pour lutter contre le Covid, et expriment clairement leur souhait qu’elles s’inscrivent durablement dans le paysage
Lamine Gharbi