Briser le cercle vicieux des dérives de l’intérim dans le domaine de la santé, et mettre un terme au mercenariat médical : telle est la volonté affichée par le Gouvernement, en posant un encadrement strict de son recours. A partir du 3 avril sera mise en application la loi « Rist » plafonnant les rémunérations de l’intérim.
J’ai, de longue date, pointé l’impact délétère des abus de l’intérim dans les établissements de santé, à plusieurs niveaux : impact financier, car le mercenariat médical engendre un coût important et une surenchère intenable pour les hôpitaux et les cliniques ; impact organisationnel, par la déstabilisation des organisations hospitalières et territoriales et une moins bonne coordination des professionnels ; impact sur la continuité des soins pour les patientes et les patients.
Je soutiens donc la volonté de réforme d’un système qui en l’état, est préjudiciable à tous. Il convient de renouer avec des pratiques vertueuses, qui seules permettront de cesser d’alimenter un marché inflationniste qui n’est plus supportable pour le système dans son ensemble. Je l’ai dit à François Braun, qui a bien entendu notre message et qui, au Sénat il y a quelques jours, a fait mention de l’engagement des cliniques « à suivre cette pratique de rémunération raisonnée ».
Bien sûr, pour éviter les tensions dans l’offre de soins, tout cela se prépare et s’anticipe dès à présent. Nous sommes conscients des difficultés qui pourraient se présenter. Mais la crise Covid a montré nos capacités – établissements de tous statuts, médecine de ville, élus, patients, ARS – à construire les organisations et les coopérations indispensables sur les territoires. Unis, nous pourrons franchir le cap et permettre une continuité des soins sans heurts pour les patients.
Comme ils l’ont toujours été, les hôpitaux et cliniques privés à missions seront au rendez-vous, forces vives pour maintenir l’offre territoriale, dans un cadre concerté et équitable de reconnaissance de l’action de tous. Dans le contexte actuel, la solidarité doit être le maitre-mot des organisations pour assurer l’accès aux soins des citoyens.
Lamine Gharbi