21 décembre 2023
Édito de Lamine Gharbi (Président de la FHP) – Un homme de conviction
Nous venons d’apprendre la démission d’Aurélien Rousseau, dans le contexte politique que vous connaissez. S’il ne m’appartient pas de juger sur le fond sa décision, je tiens à saluer un homme de courage et de conviction, de dialogue aussi, soucieux de combattre les inégalités, qui aura marqué son trop bref passage au ministère de la Santé.

Nous venons d’apprendre la démission d’Aurélien Rousseau, dans le contexte politique que vous connaissez. S’il ne m’appartient pas de juger sur le fond sa décision, je tiens à saluer un homme de courage et de conviction, de dialogue aussi, soucieux de combattre les inégalités, qui aura marqué son trop bref passage au ministère de la Santé.

Bien sûr, je n’ai rien oublié des moments vécus pendant la crise sanitaire, où, directeur de l’agence régionale de santé d’Ile-de-France, il avait su réunir les acteurs de tous statuts pour combattre le Covid. Devenu ministre, il est resté fidèle à l’idée que « le système de santé n’a jamais été aussi fort que lorsque ses acteurs ont su travailler ensemble ». Lors de l’un de ses premiers déplacements, dans le Gard, son département d’origine et de cœur, il avait exprimé l’importance de la complémentarité des acteurs, et son refus de toute vision dogmatique fondée sur le statut : « Vous ne m’entendrez pas stigmatiser les établissements de santé privés », avait-il affirmé, car « ils sont au rendez-vous de l’accompagnement des malades, partout en France ».

Avec son départ, les enjeux majeurs de reconnaissance pleine et entière de notre profession et de sa part dans l’offre de soin, restent clairement au milieu du gué. Reconnaissance de l’étau qui enserre les établissements de santé à cause de l’inflation ; reconnaissance des missions du privé au sein d’un grand service public de santé ; et enfin reconnaissance de nos professionnels de santé, injustement traités par rapport à leurs collègues du secteur public.

J’ai beaucoup d’estime pour Agnès Firmin le Bodo qui, apprend-on à cette heure, doit assurer « l’intérim », pour reprendre les termes d’Olivier Véran. Nous avons travaillé depuis plusieurs mois à ses côtés sur des enjeux tels que la transition écologique du système de santé, la santé des soignants, ou encore le défi capital de l’attractivité des métiers du soin. Je sais sa détermination et sa connaissance fine des enjeux. Je resterai fidèle à notre esprit constructif, tout en ne cédant rien, dans ces temps difficiles, sur une reconnaissance légitime des établissements et des professionnels du privé, qui ne peut être plus longtemps différée.

                                                                                                                         Lamine Gharbi

Vous serez peut-etre intéressé aussi par :

Édito de Lamine Gharbi (Président de la FHP) – « Shaker » et potion amère

Nous voyons apparaitre dans les médias les mêmes « éléments de langage » pour tenter de justifier la campagne tarifaire 2024 qui a considérablement pénalisé l’hospitalisation privée. S’il a été jugé opportun de faire des « EDL », selon la formule consacrée, c’est bien parce qu’il est complexe de donner une légitimité politique à des décisions fondées sur l’arbitraire bien plus que sur la rationalité.

lire plus

Édito de Lamine Gharbi (Président de la FHP) – Déficit de l’hôpital public, un avis qui alerte

C’est un avis peu amène que vient de rendre public le Comité d’alerte sur l’évolution des dépenses d’assurance maladie. Il prend un sens particulier à l’aune de la mobilisation actuelle des acteurs de l’hospitalisation privée contre le traitement discriminatoire dont ils sont la cible. Le Comité y exprime en effet sa préoccupation majeure quant à l’aggravation du déficit des hôpitaux publics, « un point de fuite de l’Ondam qui s’élargit » en dépit de la hausse des dotations versées.

lire plus
Share This